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Un hôpital de jour pour handicapés mentaux

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Au Centre Hospitalier Camille Guérin de Châtellerault dans la Vienne, un service spécial pour personnes handicapées avec troubles du comportement est ouvert depuis le début de l’année. Cette unité est unique en France. Face aux difficultés de prise en charge des personnes souffrant d’un handicap mental, elle vise à instaurer une logique de soins curatifs et préventifs.

 

 

Structures inadaptées, personnel non formé, manque de temps pour préparer le patient… Se faire soigner quand on souffre d’un  handicap mental s’apparente à un parcours du combattant. Résultat : beaucoup d’interventions se font dans l’urgence, souvent sous anesthésie générale, à défaut d’être dans une démarche de soins curatifs et préventifs. Face à ce constat, plusieurs associations (Autisme Vienne, Adapei, Apajh, Apsa, Droit de vivre son handicap) se sont regroupées, dans le département de la Vienne, en 2007 pour créer le groupement Handisoins 86. Son action a abouti, en début d’année, à l’ouverture d’un « hôpital de jour pour personnes handicapées avec troubles du comportement » au Centre Hospitalier Camille Guérin de Châtellerault.

« L’unité est dédiée à tout type de handicap, explique le Dr Agnès Michon médecin généraliste de formation qui dirige le service à mi-temps. Il s’agit d’un service public ouvert à toutes personnes handicapées ne pouvant avoir accès aux soins traditionnels. » Par conséquent, en pratique, la plupart des patients sont des personnes en situation de handicap mental. Au sein du service de 100 m2 qui comprend un cabinet médical et un cabinet dentaire, deux infirmières et une secrétaire viennent compléter l’effectif.

Connaître l’environnement intime du patient

La prise en charge de la personne en situation de handicap s’effectue en deux temps. Tout d’abord, le Dr Agnès Michon reçoit le patient accompagné de sa famille pour un entretien et un bilan initial. « L’objectif est de comprendre la personne, de savoir ce qui la rassure et ce qui peut la perturber. Nous cherchons à appréhender l’environnement intime du patient pour que l’acte médical se passe dans les meilleures conditions. »  L’équipe peut, par exemple, avoir recours à la musique pour apaiser et mettre en confiance le malade. « Nous voulons connaître la sensibilité de chacun. Certaines personnes préféreront être rassurées par la voix plutôt que par le toucher et vice versa. » Avec cet entretien, une consultation sommaire est également effectuée pour déterminer le type de soins à effectuer. L’intervention s’effectue dans un deuxième temps au sein de l’unité ou dans un autre service de l’établissement si les soins sont spécialisés. « Une sensibilisation a été effectuée au sein des autres services pour accueillir des personnes avec des troubles du comportement et une infirmière de l’unité spécialisée est toujours présente au côté du patient en situation de handicap ». Plusieurs actes médicaux comme les soins infirmiers, les soins de gynécologie ou les actes de vaccination peuvent s’effectuer au sein  même de la nouvelle unité.

« Le temps prend une autre dimension »

L’objectif pour l’équipe de ce service est aussi d’éviter le recours à l’anesthésie générale. « Dans la filière de soins classiques, une personne en situation de handicap mental est souvent placée sous anesthésie même pour des interventions simple comme le scanner. Bien que l’acte ne dure que quelques minutes, le patient doit être endormi pour éviter tout dérapage. »  Dans l’unité spécialisée du Centre Hospitalier Camille-Guérin, l’équipe bénéficie d’un atout incontestable : le temps. Ainsi un quart d’heure de soin peut demander une heure et demie de préparation. En moyenne, deux patients par jour sont accueillis. « Nous  préparons le patient, le mettons en confiance pour éviter toute crise d’angoisse ou réactions violentes », souligne le Dr Agnès Michon. « Dans ce service, le temps prend une autre dimension. »

 

Contact : Hôpital de jour pour personnes handicapées, Centre Hospitalier Camille Guérin, rue Docteur-Luc-Montagnier. Tél : 05 49 02 56 35

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