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Troubles des apprentissages : le plan d’accompagnement personnalisé (PAP)

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Un nouveau dispositif, le plan d’accompagnement personnalisé* (PAP), vient d’être créé à l’intention des élèves présentant des troubles des apprentissages (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…). Il vise à leur apporter les aménagements pédagogiques spécifiques dont ils ont besoin pour le bon déroulement de leur scolarité.

 

Créé par la loi d’orientation et de programmation pour la Refondation de l’école de la République, en juillet 2013, le PAP s’adresse aux enfants dont les difficultés scolaires sont durables.

Le plan d’accompagnement personnalisé est un dispositif d’accompagnement pédagogique qui s’adresse aux élèves du premier et second degré pour lesquels des aménagements et adaptations de nature pédagogique sont nécessaires, afin qu’ils puissent poursuivre leur parcours scolaire dans les meilleures conditions, en référence aux objectifs du cycle. Le plan d’accompagnement personnalisé répond aux besoins des élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages pour lesquels ni le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ni le projet d’accueil individualisé (PAI) ne constituent une réponse adaptée. 

 

Il s’agit d’un dispositif interne à l’établissement qui ne fait pas intervenir la MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Il permet aux élèves présentant des troubles dys de bénéficier d’aménagements ou d’adaptations pédagogiques (dysphasie, dyspraxie, dyslexie, dysorthographie…). Ils peuvent porter sur du temps supplémentaire, l’utilsation de l’ordinateur, l’adaptation des cours (textes aérés et agrandis), la mise en place de méthodes adaptées (repères visuels, moyens mnémotechniques…), l’emplacement dans la classe…

 

Le PAP est une solution dans les situations qui ne nécessitent pas de moyens de compensations (aides techniques, accompagnant…).

 

De la maternelle au lycée

 

Le PAP peut être mis en place sur demande de la famille ou de l’établissement scolaire (professeur principal, chef d’établissement…) et avec l’accord des parents. Le constat des troubles est fait par le médecin de l’Éducation Nationale ou le médecin qui suit l’enfant. Au vu de l’examen qu’il réalise, il appartient au médecin de l’Éducation Nationale de donner un avis sur la réalité des troubles et sur la mise en place d’un PAP. Le médecin scolaire joue un rôle-clé puisqu’un PAP ne peut être décidé sans son agrément.

La circulaire demande beaucoup aux médecins scolaires, qui doivent non seulement donner un avis sur la réalité des troubles mais également indiquer, dans le document du PAP, quels sont  les besoins de l’élève et quels sont les points d’appui pour les apprentissages dont il dispose, éléments que l’équipe pédagogique utilisera pour rédiger le PAP.

Les familles craignent que le manque de médecins ne bloque des demandes indispensables à l’évolution scolaire de leur enfant. Heureusement, en cas d’absence du médecin scolaire, le constat des troubles peut être établi par le médecin qui suit l’enfant.

 

S’il est validé, le PAP est mis en œuvre par les équipes éducatives (inspecteur de l’éducation nationale, directeur d’établissement, enseignants). Il est révisé tous les ans ce qui peut sembler lourd pour les enfants, quand son sait que la plupart des pathologies concernées ne vont pas évoluer au fil des années. Pourtant, réactualisé et enrichi tous les ans, le document PAP est un outil de suivi organisé par cycles de la maternelle au lycée, afin d’éviter la rupture dans les adaptations.

 

Le PAP se distingue donc du PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative) qui a pour objet d’aider un élève en difficulté à rattraper son retard. Il se distingue également du PAI (Projet d’Accueil Individualisé) qui a pour but de favoriser la scolarisation des enfants malades ou atteints d’une pathologie chronique. Pour la majorité des associations et des familles, le PPRE était plus simple à mettre en oeuvre et plus adapté au besoin des enfants dys. Le PAP est conçu comme un outil de suivi de l’élève. Une attention est donc portée à sa transmission à chaque changement d’établissement scolaire, particulièrement lors de la liaison école-collège ou collège-lycée.

 

Du côté des MDPH, une dérive à craindre serait qu’elles cherchent à renvoyer le plus possible d’enfants vers le PAP,  et notamment ceux dont le taux d’incapacité est inférieur à 50 %, et de fait accorder moins facilement un taux supérieur à 50 % puisque les enfants qui ne bénéficieraient pas d’un PPS* ne resteraient pas sans aide. Attention, Il ne faudrait pas que le PAP ne devienne une sorte de PPS au rabais.

 

Mais c’est du côté de l’école ou de l’établissement scolaire que se joue la réussite ou l’échec du PAP car il repose principalement sur l’implication des enseignants. C’est un outil exigeant, qui demande du temps, tant pour l’élaboration de son contenu que pour assurer son bon fonctionnement et son suivi, et une attention particulière à l’élève. À noter que dans le cas du PPS, on a créé les enseignants référents pour assurer le suivi et l’évaluation. Tout repose sur les épaules des enseignants, des directeurs d’école, des chefs d’établissement. Au quotidien cela nécessite intelligence, confiance et bienveillance vis-à-vis des élèves et entre partenaires. Avec les mêmes textes, on peut obtenir du bon et du moins bon. Gageons que les familles, comme les associations, toujours très actives feront leur travail de vigilance.

 

JMMC

 

* Le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) concerne les élèves en situation de handicap, ou présentant des troubles de la personnalité, ou atteints par des troubles de santé invalidants, dès lors que leur situation nécessite des aménagements éducatifs et pédagogiques importants. Il est élaboré par la MDPH du lieu de vie de l’enfant. 

 

 

PAP : Les éléments qui font débat

 Selon la FFDYS, les Dys et leur famille craignent :

– le flou autour du terme « troubles des apprentissages » ;

– que l’Éducation Nationale ne dispose pas d’un réseau de médecins scolaires suffisamment solide et étoffé ;

– que les dys n’aient plus accès au PPS et aux compensations nécessaires pour la poursuite de la scolarité (aides humaines, matériel pédagogique, orientation, AEEH…).

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