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SNCF : « J’ai pu parler ouvertement de mon handicap »

Sncf Eva Paul
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Eva Paul, 34 ans, est juriste au sein de SNCF depuis le 1er mars 2014. Elle nous raconte son parcours et ses impressions.
Son parcours professionnel.
Après avoir obtenu un master 2 de droit médical et pharmaceutique, j’ai travaillé comme juriste dans un cabinet d’avocat pendant deux ans. Puis j’ai été contrainte d’arrêter en raison d’une complication de varicelle. J’ai fait une rééducation de deux ans. Lorsque j’ai commencé à rechercher un nouvel emploi de juriste aux alentours de Marseille, les choses se sont révélées très difficiles, encore plus du fait de mon handicap. J’entendais souvent que j’étais soit « trop handicapée » soit « trop diplômée ». Ayant un handicap assez important, j’ai alors ciblé davantage les grandes structures, qui, me semblait-il, auraient plus de facilités à mettre en place des aménagements et seraient plus ouvertes à la diversité. Au fil de mes recherches, j’ai noté que SNCF était très active sur ce terrain et qu’elle pouvait offrir une stabilité de l’emploi tout en prenant en compte les besoins d’adaptation liés au handicap.
Son recrutement.
J’ai adressé une candidature spontanée à la mission handicap SNCF et reçu une réponse quelques mois plus tard. J’ai eu deux entretiens avec mon responsable actuel, Michel Mombet, qui m’a indiqué que mon profil l’intéressait. J’ai évoqué simplement mon handicap et nous avons pu en parler sans problème. On m’a proposé un premier poste au sein du pôle assurance, qui exigeait de nombreux déplacements (ce qui restait possible mais pas idéal), puis un second poste au pôle juridique, qui me correspondait mieux. J’ai réussi les tests d’embauche et j’occupe ce poste aujourd’hui. Ma mission consiste à traiter les dossiers juridiques sur les régions PACA et Languedoc-Roussillon.
Son handicap.
Je suis infirme moteur cérébrale (IMC). Cela implique que je marche avec des cannes. J’ai également des problèmes de dextérité pour taper sur un clavier d’ordinateur ou manipuler de petits objets (enlever une agrafe…). Il s’agit d’un handicap, mais pas d’une maladie, et celui-ci est stabilisé.
L’accompagnement de SNCF.
Dès mon recrutement, des responsables de la mission handicap SNCF sont venus à ma rencontre avec des ergonomes, afin d’évaluer quels étaient mes besoins en termes d’aménagements : chaise ergonomique, accès à l’imprimante, cafeteria…
Son intégration.
Le handicap fait peur et il faut le démystifier. J’en ai parlé ouvertement et tout s’est très bien passé. Au début mes collègues ne savaient pas trop comment se positionner, s’ils devaient m’aider ou non, par exemple pour ouvrir les portes… Je leur ai dit que si j’avais besoin d’aide je leur demanderai, et qu’ils devaient juste me considérer comme une juriste parmi les autres. Maintenant certains oublient même parfois mon handicap, ce que je trouve très positif ! Par ailleurs, mon responsable m’intègre vraiment comme tout le monde. Tout en ayant conscience des difficultés que peut me causer mon handicap, je ne sens pas de regard ou traitement différent de sa part, ce que j’apprécie. Je pense donc qu’on peut intégrer un poste à responsabilité même avec un handicap important, du moment qu’il y a une motivation de la personne et une vraie volonté de la part de l’entreprise.
 
Témoignage :
Michel Mombet, manager de la délégation juridique territoriale SNCF Méditerranée (PACA+ Languedoc-Roussillon)
Après avoir rencontré Eva Paul à l’occasion de deux entretiens, et une fois son recrutement effectif, je l’ai présentée aux autres membres de l’équipe juridique, et lui ai trouvé un espace de travail. Elle s’est très bien intégrée. Nous avons une grande confiance en elle et c’est une personne très importante ici. Pour ma part je la vois d’abord comme une juriste compétente et pleine de qualités. Je vois le handicap vraiment en dernier, y compris dans les rapports humains de tous les jours. En plus, elle met une bonne ambiance et arrive tous les matins avec le sourire. J’admire sa force de caractère et je pense qu’elle permet à toute l’équipe de relativiser les petits bobos, c’est donc aussi une expérience enrichissante.
 
Témoignage :
Emmanuel Chevallier, correspondant des travailleurs handicapés des directions transverses
Mon travail a consisté à accueillir Eva Paul au sein de l’entreprise SNCF et à lui présenter la mission handicap pour l’accompagner au mieux lors de son arrivée. Un aménagement de son poste de travail a été nécessaire afin qu’elle puisse être rapidement opérationnelle sur son poste, puis par la suite, nous avons entrepris de faire des travaux de mise en accessibilité de la cafétéria du site où elle travaille, afin qu’elle soit autonome dans ses déplacements. Dès son arrivée, j’ai rencontré ses managers ainsi que ses collègues afin d’expliquer les aménagements que la mission handicap mettait en place à savoir :
– Aménagement du poste de travail : logiciel de dictée vocale, écran 22’’, fauteuil ergonomique, fauteuil roulant manuel, bureau et cloisons acoustiques, chariots de transport de documents, repose-pieds, pupitre de bureau, imprimante individuelle, caisson mobile à tiroirs.
– Travaux de mise en accessibilité de la terrasse de la cafétéria : pose d’une porte automatique et mise en place d’un élévateur électrique.
Pour en savoir plus sur les recrutements de SNCF : www.emploi.sncf.com

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