Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Semaine Européenne pour l’Emploi et le Handicap : La 25e édition débute

Semaine Européenne pour l'Emploi et le Handicap : La 25e édition débute
Écouter cet article

Gros plan sur l’édition 2021 de la Semaine Européenne Pour l’Emploi des Personnes en situation de Handicap

La nouvelle édition de la Semaine Européenne Pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) se déroule du 15 au 21 novembre 2021. Au programme de cet événement désormais incontournable, de nombreuses animations, physiques et virtuelles, organisées dans toute la France et à destination de tous les publics. Objectif : sensibiliser et favoriser l’emploi et l’intégration des personnes en situation de handicap dans la société.

C’est parti pour la 25e édition ! Lancée en 1997 par LADAPT, association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, la Semaine Européenne Pour l’Emploi des Personnes Handicapées est de retour pour une nouvelle édition à la fois pleine de nouveautés et riche de l’expérience acquise lors des années précédentes. Ainsi, du 15 au 21 novembre 2021, la SEEPH invite les publics de tous profils – demandeurs d’emploi, salariés, entrepreneurs, managers, DRH, grand public – à prendre part aux nombreux événements organisés dans toutes les régions de France.

Poursuivre la mobilisation dans un contexte économique tendu

« Pour la deuxième année consécutive, la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées se tiendra dans un contexte social mais aussi économique tendu, pour ne pas dire complexe, a commenté Éric Blanchet, président de LADAPT. La crise liée au Covid-19 a exacerbé les inégalités. Le sixième rapport du Giec dresse un constat sans appel pour notre génération et celles à venir : le dérèglement climatique est un danger sans précédent. Pour tous. Et les personnes vulnérables seront une fois de plus les premières à en subir les conséquences. Plus que jamais donc, le rôle d’associations telles que la nôtre est primordial dans la mobilisation d’une société déjà mise à mal. Faire prendre conscience de l’urgence d’agir pour ne pas laisser sur le bord de la route les personnes fragilisées. Ne pas remplacer solidarité et devoir par inégalité et discrimination. C’est là, à mon sens, que se situe le véritable enjeu. Et dans tout cela, LADAPT a un rôle majeur à jouer et à tenir : celui de réassureur. Et de passeur vers l’emploi ».

Dans cette optique, cette 25e édition de la SEEPH se déroulera dans la lignée des précédentes, restant toujours fidèle à son objectifs historique de promouvoir l’accès et la sécurisation des carrières pour les personnes en situation de handicap :
– Créer un environnement plus favorable à l’inclusion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap.
– Proposer des actions concrètes sur le terrain.
– Faire évoluer les pratiques des professionnels et agir sur l’environnement.
– Associer les acteurs politiques et les acteurs économiques, privés comme publics.
– Associer les pouvoirs publics et les élus nationaux et européens.
– Sensibiliser le grand public par une communication responsable.
– Rendre compte des actions concrètes menées.

Associer étroitement les entreprises à cette semaine d’action

LADAPT rappelle par ailleurs que entreprises constituent le deuxième public-cible de la SEEPH, et qu’elles jouent un rôle clé pour :
– favoriser l’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap ;
– développer l’accès à l’emploi et le maintien dans celui-ci ;
– promouvoir l’emploi accompagné ;
– renforcer la sécurisation des carrières.

En ce sens, LADAPT travaille avec de nombreuses entreprises partenaires qui s’associent aux événements organisés et participent aux actions telles que les sensibilisations en entreprise, les forums emploi, les Handicafés, et les conférences.

Les partenaires associatifs, les élus locaux et nationaux, les pouvoirs publics sont également parties prenantes de la SEEPH en contribuant à la réalisation des actions, souvent de leur propre initiative.

Deux grands thèmes mis avant lors de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap

Comme lors de chaque édition, LADAPT a choisi de mettre en avant plusieurs grands thèmes en lien avec l’emploi et le handicap. Parmi les deux problématiques retenues : « La jeunesse en situation de handicap face à l’emploi : comment favoriser l’accès à l’apprentissage et aux études supérieures ? » et « Ruralité, handicap et emploi ».

Jeunesse et handicap

Si ce thème a été choisi, c’est notamment parce que, dans le contexte de la crise Covid, la jeunesse en situation de handicap apparaît comme la première sacrifiée selon LADAPT. Or, elle souligne que les politiques du handicap doivent bénéficier à toutes et tous, et que le monde qui se construit, issu des lois de 2002 et 2005, doit d’abord profiter à la jeunesse, et qu’il est donc légitime d’investir plus dans son avenir. « Dans un contexte sanitaire difficile avec ses conséquences financières, économiques et sociales, la jeunesse, qui plus est en situation de handicap, est et sera, la première concernée par d’inévitables difficultés d’accès à l’emploi, commente LADAPT en ce sens. Dès lors, l’accès à l’apprentissage et aux études supérieures apparaissent comme des voies d’excellence pour permettre aux jeunes en situation de handicap d’accéder à l’emploi et de sécuriser leurs carrières ». Elle rappelle que son objectif est de développer l’accès des personnes en situation de handicap à une formation qualifiante et de sécuriser leur parcours de formation, en vue d’une insertion professionnelle durable. Cela passe notamment par le dispositif d’apprentissage accompagné porté depuis plus de 30 ans par LADAPT Ouest, et dont bénéficient environ 400 personnes, chaque année, sur l’ensemble des quatre départements de la région Bretagne.

Ruralité, emploi et handicap

Le second thème mis en avant a été sélectionné sur la base d’un constat de LADAPT : « À défaut d’être vide, la France rurale est pour le moins trop souvent une « France du silence », car elle attire peu l’attention. Une réalité partagée avec les personnes en situation de handicap ».

Face à cette observation, l’association estime qu’il est plus que nécessaire de se pencher précisément sur cette réflexion et d’identifier mieux les problèmes rencontrés pour apprendre à les résoudre. « De ce destin partagé peut-on faire un sujet d’étude ? Oui, si l’on considère qu’historiquement les établissements dédiés aux personnes en situation de handicap ont été relégués en marge du monde urbain, dans les campagnes donc, alors même que la majorité des personnes en situation de handicap vivait en ville, avance LADAPT. La rencontre entre ces deux France se double d’un paradoxe : la population que la ville rejetait a été réallouée à la campagne. Mais la population rurale a-t-elle bénéficié de ce transfert ? ».

Elle dégage en conséquence plusieurs questions qui permettent de formuler des objectifs concrets pour l’avenir proche :

– Développer le maillage des SIAAD/SESSAD/SPASAD et les SAMSAH/SAVS. Si les zones rurales sont encore relativement mieux équipées en foyers, elles restent sous équipées en services d’accompagnement en milieu ordinaire.

– Sensibiliser les élus locaux alors même que ce sont les acteurs les plus critiques pour développer les mobilités qui souvent font encore défaut. Il faut améliorer le plaidoyer à l’égard des politiques locaux.

– Encourager la coopération entre acteurs du milieu médico-social.

– Concentrer l’effort sur la mise en accessibilité des villes peu denses des départements ruraux.

– Développer l’offre de soins en offrant plus de postes en médecine générale à l’échelle nationale et en incitant économiquement les jeunes médecins à s’installer en milieu rural.

– Maintenir le rôle des hôpitaux de proximité. Si leur modèle économique est contesté, leur rôle dans les zones rurales est essentiel.

Une année difficile en matière d’emploi et des travailleurs handicapés en première ligne

Bien que la situation paraisse moins critique qu’en novembre 2020, LADAPT explique, en outre, que le contexte économique reste très complexe et incertain à la veille de cette nouvelle édition de la SEEPH. Elle indique également qu’en 2020, l’activité économique a chuté de manière historique avec un recul du PIB de 8,2 %. « L’emploi salarié a diminué de 1,1 % soit 284 000 destructions d’emplois. Cette diminution est fortement concentrée sur les emplois à durée limitée (CDD, intérim). La mise en place d’amortisseurs a toutefois permis de contenir largement le recul de l’emploi avec notamment un recours massif au chômage partiel (6,2 % des personnes en emploi ont été concernées en moyenne sur l’année), commente l’association. Paradoxalement, le taux de chômage s’est légèrement replié en 2020 pour atteindre en fin d’année 8,0 % de la population active (-0,1 point en un an). L’Insee précise que cette baisse est à observer avec précaution puisqu’un nombre important de personnes ne sont plus considérées comme étant au chômage, faute notamment de pouvoir réaliser des recherches actives d’emploi dans les conditions habituelles ».

Ainsi, à fin décembre 2020, on comptait 476 853 demandeurs d’emploi en situation de handicap inscrits à Pôle emploi en catégories A-B-C. Ils représentent 7,8 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi contre 8,6 % un an auparavant.

« À la différence du tout public, le nombre de demandeurs d’emploi bénéficiant de l’obligation d’emploi n’a pas augmenté depuis le début de la crise sanitaire, ajoute LADAPT. Sur un an, leur nombre a diminué dans l’ensemble des régions métropolitaines. La baisse est de 3,8 % au niveau national, soit près de 20 000 demandeurs de moins, alors qu’on enregistre une augmentation de 5,1 % pour l’ensemble des publics ». (Source : Tableau de bord national 2020, Emploi et chômage des personnes handicapées, Agefiph).

LADAPT rappelle, à l’occasion, les chiffres clés du profil des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi fin décembre 2020 (Source : Tableau de bord national 2020, Emploi et chômage des personnes handicapées, Agefiph).) :

  • 50 % sont des femmes (49 % pour l’ensemble des personnes en emploi)
  • 46 % ont 50 ans et + (30 % pour l’ensemble des personnes en emploi)
  • 34 % travaillent à temps partiel (17 % pour l’ensemble des personnes en emploi)
  • 10 % (+3 points en un an) sont des cadres (19 % pour l’ensemble des personnes en emploi).

Plus d’infos sur : https://www.semaine-emploi-handicap.com/

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail

Commentaires