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Scolarisation des enfants handicapés : les propositions de l’Adapt

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La rentrée scolaire est souvent synonyme de stress pour l’ensemble des familles. Elle l’est d’autant plus pour les parents d’enfants handicapés. Les chiffres montrent aujourd’hui des avancées quantitatives en ce qui concerne leur scolarisation, mais qu’en est-il de la qualité de leur intégration en milieu scolaire ordinaire ? « En restreignant ses connaissances et son apprentissage des matières, sous prétexte de son handicap, tout est fait pour limiter l’évolution scolaire de mon fils» témoigne le père d’un adolescent. « Chaque année, à la rentrée, le combat reprend pour maintenir ma fille en école ordinaire : il faut se battre pour avoir une auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou un transport adapté. Or, les pathologies de ma fille sont pérennes, alors pourquoi renouveler ces demandes chaque année et pourquoi ont-elles toujours du mal à aboutir ? », s’interroge la mère d’une jeune collégienne. Devant ces témoignages, toujours plus nombreux, que l’association reçoit chaque jour, L’ADAPT alerte sur la question de la scolarisation lors de cette rentrée 2012.

La scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire a fortement augmenté depuis la loi de février 2005.

A la rentrée 2011, 210 400 élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire dans une école ou un établissement scolaire du second degré, soit 55 000 élèves supplémentaires depuis l’entrée en vigueur de la loi. Cela représente une évolution annuelle moyenne de 6,3% alors que, sur la même période, les effectifs d’élèves sont stables1. Ce surplus d’accueil d’enfants n’est cependant pas appréhendé ni préparé, ce qui risque à terme de créer des décrochages avec des ruptures lors des passages entre le 1er et le 2nd cycle puis du 2nd au lycée.

L’ADAPT salue l’annonce faite par le gouvernement d’augmenter de 1500 le nombre d’auxiliaires de vie scolaire individuelles (AVSi) à la rentrée 2012. Elle rappelle cependant que le quantitatif ne doit pas suppléer le qualitatif de l’accompagnement des enfants et aussi des professionnels ! Elle alerte les pouvoirs publics et les acteurs économiques, et en appelle à la mobilisation de tous. L’association défend une scolarisation « de qualité » en milieu ordinaire, tout en jouant la complémentarité avec la scolarité et l’accompagnement dans les établissements médicosociaux. Elle prône la sensibilisation de tous les acteurs du monde éducatif aux enjeux de l’intégration scolaire par l’échange et la concertation.

Car pour L’ADAPT, les pistes d’amélioration sont nombreuses.

Elle recommande notamment :

– Un allégement des procédures administratives pour, par exemple, réduire les délais de réponses faites aux familles ;

– De renforcer la coopération entre l’Education nationale et le secteur médico-social, essentielle pour construire des réponses sur-mesure et adaptées à la réussite de l’enfant ;

– La professionnalisation et l’augmentation du nombre d’AVS. Ces auxiliaires de vie scolaire qui accompagnent les enfants à l’école ont des statuts précaires. Leur métier n’est pas reconnu contractuellement et elles ne sont pas formées au handicap. L’élève est alors privé de l’accompagnement nécessaire à la réussite de son intégration scolaire ;

– De repenser le PPS, projet personnalisé de scolarisation, rendu obligatoire par la loi de 2005 mais peu utilisé et construit le plus souvent sans concertation avec les parents ;

– De mettre en place une politique d’orientation de l’enfant plus personnalisée, dictée par ses besoins et non par le nombre de places disponibles dans les différentes structures ;

– De mettre en place un plan de formation « handicap » pour tous les professeurs du 1er et 2nd degré ;

– De valoriser les enseignants ayant fait le choix de devenir enseignant référent, afin de démultiplier les candidatures.

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