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Santé mentale : Les troubles psychiques et intellectuels en Grande-Bretagne

La santé mentale en Grande-Bretagne par Jean-Christophe Verro
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Handicap intellectuel et troubles psychiques : La santé mentale en Grande Bretagne

Par Jean-Christophe Verro. Le handicap intellectuel et les troubles psychiques sont pris très au sérieux en Grande Bretagne par le gouvernement, qui en a défini les contours et a posé des orientations pour avoir un impact positif sur le problème (consultables sur internet : https://www.gov.uk/government/publications/learning-disability-applying-all-our-health/learning-disabilities-applying-all-our-health). La santé mentale est clairement mentionnée dans les responsabilités du ministre de la sante britannique (Le secrétaire d’État à la santé a la responsabilité générale des activités et des politiques du département, notamment du contrôle financier, de la supervision de la NHS, de la santé mentale et de défendre la sécurité des patients).

Trouble de l’apprentissage (Learning disability) est le terme officiel pour désigner la déficience intellectuelle en Grande Bretagne. A ne pas confondre avec les difficultés d’apprentissage (Learning difficulty), telles que la dyslexie ou la dyspraxie.

Sont également pris en charge les problèmes de santé mentale (dépression, anxiété, phobies, etc.).

Le ministère de la santé est en première ligne car il dispose d’une chaine de suivi complète comprenant la santé et la protection sociale gérés grâce au ‘Department of Health and Social Care’.

Ce DHSC est un département ministériel, soutenu par 28 agences et organismes publics, qui aide les ministres à diriger les soins de santé et les services sociaux du pays, dans le but d’aider les gens à vivre plus longtemps et de manière plus indépendante.

Cette chaine de soins commence avec la NHS (National Health Service), le système de santé britannique qui est en charge d’aider à la détection en proposant des examens médicaux adaptés, pour par la suite proposer des traitements médicaux.

La NHS est un système proposant une médecine gérée par l’état (les médecins sont salariés du ministère de la sante britannique), ce qui permet de détecter, partager et centraliser les données recueillies.
A noter que les consultations sont gratuites car prises en charge par le gouvernement.

La NHS a des statistiques et propose un suivi planifié.

D’après la NHS, environ 1,5 million de personnes au Royaume-Uni ont un trouble de l’apprentissage dont 350 000 grave. Ce chiffre est en augmentation.

De même, 1 personne sur 4 au Royaume-Uni déclare connaître à un problème de santé mentale par an. En Angleterre, une personne sur six déclare avoir eu des problèmes de santé mentale (tels que stress, anxiété, dépression, phobies, troubles bipolaires, troubles psychotiques, tendances suicidaires, etc.).

L’Observatoire des troubles d’apprentissage (Learning Disabilities Observatory) a été créé en avril 2010 pour fournir des données et des informations plus précises sur la santé et les soins de santé des personnes avec des difficultés d’apprentissage.
Le but est de comprendre les besoins des personnes ayant des troubles d’apprentissage, de leurs familles et de leurs aidants, pour leur procurer de meilleurs soins de santé.

Cet observatoire, estimait dans son rapport de 2015 qu’en Angleterre seule (population 53 millions, hors pays de Galles et Ecosse), il y avait 1 087 100 personnes ayant des difficultés d’apprentissage, dont 930 400 adultes.

Le niveau de soutien dont une personne a besoin dépend de la personne. Par exemple, une personne ayant un trouble d’apprentissage léger n’aura peut-être besoin de soutien que pour obtenir un emploi. Cependant, une personne ayant un trouble d’apprentissage grave ou profond peut avoir besoin de soins à temps plein et d’un soutien dans tous les aspects de sa vie – elle peut également avoir des handicaps physiques.

Une personne souffrant de troubles psychiques sera orientée vers des médecins spécialistes (psychologie, psychiatrie) et pourra se voir proposer un traitement médicamenteux adapté.

Les personnes atteintes de certaines conditions spécifiques peuvent également avoir un trouble d’apprentissage. Par exemple, les personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21) et certaines personnes autistes ont un trouble d’apprentissage.

Il est important de se rappeler qu’avec le bon soutien, la plupart des personnes handicapées mentales au Royaume-Uni peuvent mener une vie indépendante.

L’aide sociale et son suivi se fait au niveau national grâce aux allocations gouvernementales (principalement venant du DWP, ministère du travail), mais également au niveau local.

Chaque ‘local government’ (principalement les mairies) doit assurer un soutien social en fournissant des assistant-e-s sociales (social workers) en charge de suivre les personnes en difficultés pour leur proposer des services adaptés à leurs besoins.

Il existe des associations caritatives qui aident et conseillent yles patients dans leur vie quotidienne, lèvent des fonds pour la recherche et alertent le gouvernement.

Les plus importantes sont Mind, Foundation for People with Learning Disabilities et Mental Health Foundation.

Enfin la presse en parle régulièrement (ou plutôt en a parlé car actuellement le Brexit monopolise les esprits) comme sur la BBC: ‘Mental health: 10 charts on the scale of the problem’, ou publie les résultats de recherche : ‘One in four people have been diagnosed with a mental illness’.

Le sujet est donc considéré très sérieusement par les autorités.

Récemment l’accès au Badge de Stationnement Handicape (Blue Badge) a été élargi aux personnes ayant des handicaps cachés, comprenant l’autisme et les problèmes de santé mentale.

D’un point de vue personnel, je pense que le soutien aux handicaps intellectuels est plutôt bon et que la société britannique fait une fois de plus preuve d’ouverture et d’inclusivité (par exemple le couple Maryanne et Tommy, 22 ans de mariage malgré leur trisomie 21).

Cependant je serais plus réservé sur les troubles psychiques, qui souffrent de la budgétisation poussée à l’extrême de la NHS (un programme de traitement avec un psychologue est constitué de seulement 6 séances !!), mais également de la complexité créée á dessein pour percevoir des allocations.

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