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Salons Autonomic, une pause forcée avant de revenir en force

salons Autonomic handicap et autonomie
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Les salons Autonomic font partie du paysage français depuis près de 30 ans. Ils occupent une place de choix dans la vie des très nombreuses personnes en situation de handicap, comme de leur entourage familial et professionnel.

Présents dans 8 régions françaises une fois tous les deux ans ils nous permettent de découvrir des très nombreuses solutions  techniques et humaines pour améliorer le quotidien. Mais c’est aussi l’occasion de passer des journées chaleureuses et amicales ou à chaque instant dans les allées, on peut rencontrer un ami ou une connaissance, échanger avec des professionnels, des bénévoles d’associations, des représentants de collectivité locales, des services publics de l’emploi, des MDPH… assister à de nombreuses démonstrations sportives, des performances artistiques et repartir avec de bons souvenirs et les conseils pertinents pour faire ses choix à domicile.

Aujourd’hui les salons Autonomic comme tous les événements ont pris de plein fouet la crise du Coronavirus qui a mis un coup d’arrêt à l’activité. Alors comment les dirigeants et les collaborateurs ont-ils réagi à cette brutale interruption, comment se projettent-ils à court et moyen terme et sont-ils soutenus par leurs clients et partenaires ? C’est ce que nous avons demandé à Patrick Le Bras et Jean-Raphaël Notton les co-fondateurs et dirigeants qui font preuve de réalisme mais surtout d’optimisme. 

Pouvez-vous nous raconter l’histoire des salons Autonomic ?

Le 1er salon Autonomic a lieu en 1991 à Paris. Il est né de la volonté de créer un événement de référence centré sur les acteurs et les solutions aptes à répondre aux attentes du secteur du handicap. Parmi les fondateurs, nous retrouvons Santé Industries Services, qui est notre propre société, l’association Handitec, présidée par le Docteur Dominique Boulogne, et l’association nationale des parents d’enfants aveugles (ANPEA), dans laquelle œuvrait Gérard Paillet, qui est ensuite devenu directeur des salons Autonomic.
Tous ces acteurs, comme nous même, avions déjà une activité d’organisateur d’événements dans nos domaines respectifs. Il nous fallait nous fédérer pour passer à une étape supérieure. C’est d’ailleurs à cette époque qu’a été créé le premier Secrétariat d’État au Handicap, poste occupé par Michel Gillibert, qui a ainsi pu inaugurer le premier salon. La forte couleur associative des pères fondateurs est inscrite dans l’ADN d’Autonomic, celle de rassembler toutes les situations de handicap sous le même toit en présence des acteurs concernés, quelle que soit leur spécialité ou la forme de structure juridique, associative ou commerciale.
Dès le début nous avons aussi sacralisé la gratuité de l’entrée pour faciliter l’accès à tous les visiteurs. 

Quelle ont été les grandes étapes de votre évolution ?

Il y a eu deux grandes étapes, la première étant celle de la proximité et la deuxième celle de l’offre.
La proximité s’apparente à une décentralisation. Nous étions à Paris et nous devions aller vers les personnes en région qui avaient besoin de notre offre de service. D’où la création de ce réseau d’événements qui couvre toutes les grandes métropoles françaises.

La deuxième révolution vient de l’offre, qui fut un certain temps réservée aux questions du handicap et que nous avons ouvert à la dépendance des personnes âgées et au maintien à domicile, toujours avec la même philosophie : répondre aux besoins matériels et de services sur l’ensemble de ces sujets. Le principe étant de ne pas se limiter à la cause de la perte d’autonomie mais de donner des réponses qui compensent cette perte d’autonomie. Nous retrouvons l’ADN associatif des salons Autonomic qui s’est toujours déployé en partenariat avec les associations locales et nationales. C’est ce qui génère cette atmosphère familiale et amicale caractéristique des salons Autonomic. Des secteurs nouveaux tels que le tourisme et le logement sont apparus au fil de notre histoire et se sont fondus dans le paysage grâce à l’alchimie des valeurs d’Autonomic.

Patrick Le Bras et Jean-Raphaël Notton dirigeants des salons Autonomic
Patrick Le Bras et Jean-Raphaël Notton dirigeants des salons Autonomic

Quel fut l’accueil réservé à Autonomic par les différentes villes étapes durant ces 20 dernières années ?

Tu n’es pas ville étape du tour de France si tu ne le veux pas ! s’exclame Patrick Le Bras. Nous avons choisi ces villes en fonction de leur densité de population et de leur capacité d’accueil mais aussi pour les affinités que nous avons su créer avec tous nos interlocuteurs. Nous avons toujours connu un accueil chaleureux de la part des personnes concernées, et dans la majorité des cas de la part des collectivités locales, qu’elles soient départementales, régionales et municipales.
Nous avons toujours veillé, avec le handicap, à dépasser les clivages politiques. C’est d’autant plus important que chacun de ces acteurs active un levier de la solidarité et gère les budgets correspondants. La construction de ce cycle de 8 villes d’accueil occupe toute l’histoire d’Autonomic. Bordeaux, qui est le dernier, ne date que de 2015, tout cela est une grande aventure humaine. Le salon Handica de Lyon est un cas à part puisqu’il est né de la volonté d’une autre association, « Handimat », créée et présidée par Bernard Dujardin, et qu’il est longtemps resté indépendant de notre fonctionnement. Ce qui n’est plus le cas depuis quelques années puisqu’il fait désormais partie intégrante de notre tour de France.

Qui sont vos principaux partenaires ?

Nous devons tout d’abord préciser qu’il n’y pas de partenaires commerciaux à visée mercantile. Le fonctionnement est identique sur chaque salon, nous avons d’abord des associations nationales telles que APF France Handicap, Handisport… Nous avons également à nos cotés des associations professionnelles telles que la CAPEB, l’ANFE, l’UFAT, Handeo… des entreprises engagées telles la RATP et la SNCF, puis enfin, nous sommes fiers d’avoir les institutionnels de chaque région, des médias spécialisés tels que Handirect et Vivre FM, la Presse Quotidienne Régionale, selon les villes, et chaque fois que possible une radio locale.
Selon les régions, certains acteurs associatifs très implantés deviennent aussi des partenaires locaux. La clé de tout cela réside dans les innombrables rencontres et opportunités qu’offrent les salons Autonomic. Chez nous, tout le monde peut se rencontrer en affichant ses propres motivations. Il est utile de préciser que nos salons en régions offrent la même qualité et la même variété d’offres qu’un salon national, même si c’est bien sur à une échelle plus réduite. 

Comment avez-vous perçu et géré l’arrivée de la crise sanitaire et le confinement ?

Nous avons bien sûr ressenti une grande inquiétude face à ce phénomène que personne ne semblait pouvoir contenir. Nous avons eu le sentiment d’être face à un mur.
Du fait de notre formation de médecin, nous avons rapidement pris la mesure de ce que pourrait représenter cette pandémie et nous avons reporté le salon de Bordeaux huit jours avant l’annonce du confinement. Notre priorité absolue a immédiatement été la santé de nos visiteurs et de nos exposants, et non des considérations économiques. Il n’était pas question de faire prendre de risques à qui que soit, y compris à notre équipe et nous même. Ce qui s’est rapidement imposée comme une évidence, c’était de préserver le long terme et d’agir en conséquence. Il n’était pas question de gagner du temps ou de sauver quelques euros, mais de nous projeter sur le long terme.
Paris, qui est notre fleuron, a été reporté de près d’un an, ce qui ne s’était encore jamais produit. Autonomic existe depuis 1991, nous avons fait du chemin. Notre structure est de type familial, et au-delà des valeurs humaines qui nous animent, elle est suffisamment solide pour affronter une telle crise. Chez nous, le principe de précaution passera toujours avant. Toute l’équipe s’est montrée solidaire, réactive et résiliente pour préserver la magie des salons Autonomic.    

Quelles ont été les réactions de vos clients et partenaires ?

Nous avons une relation particulière avec nos visiteurs, nos clients et nos partenaires. Ils connaissent notre engagement, la qualité de notre accueil, de nos prestations. Nous portons des convictions et les salons Autonomic sont aussi porteurs de sens. Nous pouvons affirmer qu’Autonomic aura une place dans « le jour d’après ». Nos clients, comme nos visiteurs, auront toujours besoin de ce que nous leur apportons dans l’esprit, dans les valeurs et dans les services. Le contact, les échanges, la recherche et la découverte des nouveautés, essayer un matériel, comparer en direct les offres des exposants, participer à un forum, sont des besoins qui vont-même certainement prendre de l’importance.
Forts de tout cela, nos clients ont réagi avec maturité, humanité et professionnalisme en nous restant fidèles pour la très grande majorité, malgré le double report d’événements comme le salon de Bordeaux. Sur Paris, nous avons réussi à préserver l’essentiel. Nos exposants savent qu’ils font à chaque fois les bonnes rencontres, qu’elles soient humaines ou commerciales. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec fierté que l’âme des salons Autonomic que nous forgeons depuis 30 ans a survécu à la crise.   

Selon quels principes le calendrier des salons Autonomic a-t-il été remanié ?

Ce qui a guidé notre nouveau calendrier relève à la fois du lieu d’exposition et des disponibilités de ce lieu. À Paris, malgré la crainte et les risques de ne pouvoir obtenir un nouveau créneau de report, nous avons bénéficié de notre antériorité, de nos bonnes relations avec les gestionnaires des lieux et de la spécificité de notre salon et de ses visiteurs. Nous pouvons nous en réjouir car la Porte de Versailles est un site saturé d’événements toute l’année. Vu le nombre d’événements qui ont été reportés, nous avons eu la chance d’obtenir une date en avril, un mois favorable très demandé par les organisateurs de salon.

Comment gérez-vous le déconfinement dans cette situation économique perturbée et incertaine ?

Le plus important était de donner un horizon à nos exposants comme à nos visiteurs. Il fallait rapidement valider des dates pour rassurer tout le monde, y compris nous-mêmes. Il fallait fixer le calendrier 2021 pour retrouver la sérénité avec la possibilité de se projeter. Nous restons néanmoins vigilants face aux mesures sanitaires et décisions administratives qui seront en vigueur et que nous appliquerons strictement.

Quelles sont vos prévisions de reprise de l’activité ?

Pour nous, l’année 2020 est une année à oublier. Bordeaux reporté en novembre sera notre seul événement de l’année. C’est 2021 qui est notre horizon ; cela démarrera avec notre événement phare à Paris en avril. S’il est difficile à ce jour de se prononcer sur le niveau de l’activité pour l’année à venir, retenons au moins ce que 2020 nous aura appris, la nécessité absolue de s’adapter en temps de crise, savoir se réinventer et mettre la solidarité au cœur de la stratégie. De plus nous sommes optimistes par nature.

Quel est le planning de vos prochains salons Autonomic ?

  • Bordeaux , les 3 & 4 novembre 2020
  • Paris, les 13, 14 & 15 avril 2021
  • Lyon (Handica), les 09 & 10 juin 2021
  • Rennes les 29 & 30 septembre 2021
  • Lille les 01 & 02 décembre 2021

Quel message souhaitez-vous faire passer à vos clients, partenaires et fidèles visiteurs ?

Plus que jamais, nous sommes présents car les besoins de rencontres humaines sont irremplaçables et vont sans aucun doute encore prendre de l’importance. Nous allons continuer à travailler pour que les salons Autonomic continuent d’être les grands rendez-vous de la famille du handicap, comme nous le faisons depuis 30 ans. Nous aurons toujours quelque chose à apporter à nos visiteurs, à nos clients et à nos partenaires et nous faisons tout pour vous retrouver au plus vite et dans les meilleures conditions possibles.

 

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