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Rodez: 9 ans de réclusion pour le violeur handicapé (le Midi Libre)

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Neuf ans de réclusion pour Gérard Marty. Tel a été le verdict rendu hier par les jurés de la Cour d’assises de l’Aveyron, pour les viols et agressions sexuelles commis sur sa fille et les deux filles de son ex-épouse, qui étaient alors âgées entre 6 et 12 ans. Des faits qui se sont déroulés entre 1990 et 2000 et qui ont été révélés en 2002. Un verdict rendu au terme de trois jours d’audience salués unanimement pour la dignité de sa tenue. Et qui clôturent une session de deux semaines particulièrement éprouvantes, qui plus est dans un département comme l’Aveyron, peu habitué à cela.

 

Car les quatre affaires présentées lors de ces deux semaines possédaient toute un point commun : il s’agissait de juger le viol commis sur des mineurs de moins de 15 ans, dans la plupart des cas par un ascendant naturel ou légitime ou par une personne ayant autorité. Horrible.

Mais chacun de ses quatre procès possédait sa spécificité. Durant ces trois derniers jours, c’est un homme recroquevillé sur son fauteuil roulant, allant fréquemment aux toilettes avec l’aide de bénévoles de la Croix Rouge changer la sonde reliée à son anus artificiel, qui comparaissait. Un handicap qualifié de « spectaculaire » par l’avocat général Deboos, mais qui ne devait pas faire oublier la gravité des faits. « Des actes ne peuvent susciter que l’écœurement et le dégoût » lançait-il avant de requérir 12 ans de réclusion.

La veille, Me Fiorina, défenseur d’une des victimes avait bien insisté : « C’est un homme affaibli qui s’en est pris à des personnes encore plus faibles que lui. » Quand sa consœur, Me Plainecassagne soulignait, elle les conséquences douloureuses de ces crimes. « Mesurez l’horreur. » Ces crimes ont été commis après cette opération d’une hernie discale qui a mal tourné, en 1988, handicapant à tout jamais et lourdement l’accusé. Des faits commis sous l’emprise de l’alcool, « la drogue du pauvre », et les menaces de suicide, du chantage, « la violence des faibles », comme l’ont souligné dans leurs plaidoiries Me Berger et Me Mazars, défenseurs de Gérard Marty.

Pour Me Berger, la cour jugeait hier « une ombre. u homme pour qui, depuis des années, le seul espace de liberté est ce petit tour du pâté de maisons que lui fait faire parfois une aide-ménagère. » Son confrère Me Mazars insistait, lui, sur l’avant et l’après opération. « C’est important de se dire que c’est parce qu’il y a eu ça qu’il a commis l’irréparable. » Avant de conclure, s’adressant aux jurés : « Moi, il m’arrive la même chose en 1988, je ne suis pas là aujourd’hui. Vous n’êtes pas là aujourd’hui. » Reste une constante tout au long de ces quatre procès : la nécessité pour les victimes d’être reconnues comme telles. Hier, c’est au terme d’un marathon éprouvant de huit ans d’attente et deux renvois de procès, dûs au handicap de l’accusé, que ces trois filles ont obtenu une condamnation. Dans son réquisitoire, l’avocat général Deboos avait d’ailleurs tenu à rendre hommage au président Cayrol « qui a tout mis en œuvre pour que ce procès ait lieu. Car il fallait qu’il ait lieu. » (Source Le Midi libre)

Gérard Marty, condamné à neuf ans de réclusion criminelle, dort en prison. Dans une cellule adaptée à son handicap.

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