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Région Auvergne-Rhône-Alpes : priorité au handicap

Région Auvergne-Rhône-Alpes priorité au handicap avec Sandrine Chaix
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Sandrine Chaix est la nouvelle conseillère déléguée aux personnes handicapées de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se présente à nous et nous fait part des ambitions qu’elle partage avec le président de la deuxième région de France. Ne rien s’interdire pour faire bouger lignes et améliorer la qualité de vie des personnes handicapées. La région veut être numéro un dans ce domaine et elle nous explique comment elle va agir pour cela.  

Quel est votre parcours ?

Je suis depuis plus de 10 ans présidente d’une association d’aide à domicile qui, pour plus de 80% de son activité, prend en charge des personnes handicapées. Le handicap fait partie de ma vie familiale depuis l’âge de 5 ans. J’ai expérimenté très tôt les répercussions d’un enfant handicapé dans une famille. Cela a bien sûr structuré ma façon de regarder la société et le handicap dans la société. Je me suis de fait toujours intéressée au handicap et donc à l’autre, et quand on s’intéresse à l’autre on s’intéresse à la vie de la cité et la vocation politique n’est pas loin.

Comment votre carrière professionnelle et politique vous ont-elles guidée à ce poste ?

J’étais élue sur la liste iséroise de Laurent Wauquiez ; en mettant en avant mon expérience de terrain, mon expérience associative, de gestionnaire, mais aussi de connaissance du champ de la petite enfance dont je me suis occupée longtemps, de la lutte contre l’enfance maltraitée pour laquelle j’ai été une militante très active, comme sur la question du handicap. Laurent Wauquiez m’a fait l’honneur de me proposer la délégation du handicap qui est un sujet extrêmement important à ses yeux et je pense qu’il a imaginé que mon expérience pourrait-être utile, comme ma détermination à faire changer les choses et ma volonté d’améliorer la vie des personnes handicapées de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Comment jugez-vous la situation que vous avez trouvé en accédant à ce poste régional ?

Il reste beaucoup à faire et notamment en apportant un éclairage et une prise en considération du handicap dans l’ensemble des politiques de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Il faut sortir du côté trop spécifique et isolant du handicap dans tous les domaines, que ce soit l’emploi, l’habitat, les transports, la scolarité, le tourisme, la culture…  et plus généralement dans tous les domaines qui composent le quotidien d’une personne.

Quelles ont été les premières mesures que vous avez prises avec le président ?

La première des choses lorsque l’on a l’ambition d’agir de manière concrète, c’est de se donner les moyens nécessaires en ressources humaines pour avancer et le président a donné son accord pour la création d’une mission handicap, ce qui est une première dans cette institution, cela mérite d’être remarqué. Elle sera composée d’une équipe dédiée soutenue par un référent handicap dans chacun des services de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, de manière à avoir une vraie « dream team » pour concrétiser nos volontés politiques. Les personnes handicapées doivent pouvoir les mesurer dans leur vie quotidienne.

Comment faites-vous pour convaincre tous les vice-présidents ?

Je leur démontre de manière économique, sociale et politique la nécessité de prendre en compte le handicap dans la genèse de chacun des projets régionaux. Une fois que les projets sont en cours ou aboutis il est trop tard ! Ce sur quoi je suis appuyée par le Président qui a rédigé une lettre de mission extrêmement claire à destination des vice-présidents et des directeurs administratifs, demandant à ce que chacun apporte sa contribution à la réussite de la politique régionale du handicap. Les résultats de cette lettre ont été très concrets et immédiats.

Quels types de relations souhaitez-vous développer avec le milieu associatif ?

Le monde associatif représente un vivier de partenaires important. Il connait la question du handicap et se compose d’acteurs de proximité. Et pour que nos politiques aient du sens il faut qu’elles soient en lien avec ce qui est vécu sur le terrain par les personnes handicapées, leur famille, leurs aidants et par les facilitateurs de démarches, notamment sur le plan professionnel. Je souhaite aussi faire évoluer la nature des relations que nous avons avec les associations. La volonté du président est de faire en sorte que l’ensemble des politiques régionales répondent aux besoins des personnes en situation de handicap en sortant de l’assistanat, du trop social, du trop spécifique et pour cela d’ouvrir le champ de nos partenaires au monde des entreprises, des fédérations professionnelles, des fondations, des acteurs de terrains qui ne se côtoient pas encore assez. Nous voulons faciliter les rencontres, être incubateur d’innovations dans de nombreux domaines et par nos politiques changer réellement le regard sur le handicap.

Avez-vous des lignes directrices précises à suivre ?

Si je prends l’exemple de l’emploi, dans cette optique de changement de regard, nous allons agir  pour que les entreprises évoluent et voient avant tout dans la personne handicapée, un collaborateur compétent et motivé. Mais ce changement de regard est multiple, il concerne aussi les collectivités et bien sûr les personnes handicapées qui doivent changer leur regard sur ce qui les entoure. Elles doivent être actrices de leur avenir et contribuer à nos côtés et avec nous à faire changer ce regard au-delà leur propre quotidien.

Avez-vous des projets précis en réflexion ?

Depuis ma nomination, nous avons réalisé un diagnostic afin de mesurer les besoins et vérifier dans quelles mesures les orientations que l’on souhaite mettre en place correspondent à des attentes ; et afin d’identifier les maillons qui manquent dans la chaîne pour favoriser les parcours de vie. Nous allons identifier des initiatives et accompagner des projets innovants, des start-up, portés par des personnes en situation de handicap dans les différents domaines que ce soit de services, numériques… qui pourraient contribuer à faciliter le quotidien des personnes handicapées.

Est-ce que votre volonté de faire bouger les lignes va s’appliquer dans tous les domaines ?

Nous avons la chance d’être dans une Région particulièrement dynamique et innovante dans les domaines de la recherche, de l’action sociale, de l’entreprise. Nous devons valoriser ce mode de fonctionnement, ouvrir le champ des possibles, ne rien s’interdire et nous appuyer entre autres sur les nouvelles technologies. Le président souhaite que la Région soit pionnière en matière de numérique. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine et on sait que le numérique est un support qui favoriser le quotidien des personnes handicapées. C’est l’un de nos axes de travail. Mais dans le parcours de vie, il y a aussi l’habitat qui est un maillon essentiel de la chaîne. Nous travaillons sur une forme d’habitat innovant, sous forme de colocation, qui pourrait faciliter le lien entre l’établissement et le domicile  personnel ou prendre le relais face à des parents vieillissants ou après leur décès. Le but est de donner accès à une forme d’autonomie protégée, qui répond à un besoin de vie à la fois collective et individuelle, sans trop d’engagements et de risques. À l’heure ou les réseaux sociaux occupent beaucoup de place, nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons utiliser ce mode d’échange pour mieux communiquer. L’utilisation quotidienne des Smartphones, tablettes et ordinateurs, nous amène aussi à réfléchir au mode d’acquisition de l’information, à son accessibilité et à la manière dont elle peut faciliter le quotidien.

La région va-t-elle réellement associer ambition, moyen humains et financiers ?

Notre première ambition, c’est d’être dans le concret et de faire en sorte que nos concitoyens soient fiers de vivre dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, parce qu’elle est à leur écoute et qu’elle contribue à faciliter leur quotidien par ses politiques. Nous avons décidé avec le président de faire des Dys la grande cause régionale 2017, avec la rédaction d’un livre blanc et la définition de mesures concertées avec l’ensemble des acteurs, que nous allons porter au niveau national. Il y a d’autres thématiques sur lesquelles nous souhaitons êtres innovants et porteurs de nouvelles ambitions pour être exemplaires et cela montre qu’en matière de qualité de vie des personnes handicapées, nous pouvons être la première région de France. Si les expérimentations, les politiques, les initiatives que nous allons développer s’avèrent performantes, nous serions très fiers de les partager avec d’autres régions. Je précise si l’en était besoin que toutes les formes de handicap, invisibles ou non, sont prises en compte dans notre réflexion. Nous devons sortir de la pensée unique focalisée sur le handicap physique. Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 13 départements et nos politiques devront être visibles, lisibles et applicables de manière équivalente dans chacun de ces départements. Cela nécessitera pour nous de travailler avec les départements, les MDPH, l’ARS, les rectorats…  et contribuer l’harmonisation de l’accueil et de la prise en compte des personnes handicapées dans ces institutions. Nous devons faire effet levier pour mobiliser ces acteurs et avoir le rôle de porte-parole chaque fois qu’un maillon de la chaine peut manquer. Tout cela fera l’objet du plan régional écrit après concertation avec tous les vice-présidents et Laurent Wauquiez.

Photo : Sandrine Chaix, conseillère déléguée aux personnes handicapées de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Les Rencontres extraordinaires du handicap

Le 2 décembre dernier, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a organisé à Lyon ses premières « Rencontres extraordinaires du handicap » autour de son nouveau président, Laurent Wauquiez, et de Sandrine Chaix. Une initiative destinée à rassembler l’ensemble des acteurs du handicap afin de concrétiser la feuille de route de la grande région en la matière. « Quand on s’occupe des sujets du handicap, on rend la société meilleure dans son ensemble, j’en suis convaincu, a déclaré Laurent Wauquiez. Une société qui ne s’occupe pas du handicap est une société qui va laisser de côté ses personnes âgées et ceux qui sont différents… et ce ne sera pas une société bienveillante et inclusive. Alors qu’une société qui s’occupe du handicap tire tout le monde vers le haut. Ce qui me plaît aussi, c’est l’idée que ce n’est pas la personne en situation de handicap qui pose un problème, c’est le fait que la société ne se soit pas adaptée à cette personne. Le handicap existe en fonction de la manière dont on a structuré la société ». Laurent Wauquiez a notamment déclaré vouloir consacrer chaque année une grande cause régionale à la question du handicap, en commençant par les troubles dys en 2017.

Plus d’infos sur: http://www.auvergnerhonealpes.fr/

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