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Randonnées accessibles au handicap : Ânes et alpages vous accompagne

Randonnées accessibles au handicap : Ânes et alpages vous accompagne
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Ânes et alpages : Des randonnées en montagne accessibles à tous y compris avec un handicap

Découvrir les montagnes de Haute-Savoie avec des ânes : C’est ce que propose Dominique Beaufaron, accompagnateur en montagne responsable de la structure « Ânes et alpages », située à Serraval (74). Au programme : des randonnées et des activités pédagogiques accessibles à tous, et notamment aux personnes en situation de handicap.

Parlez-nous de votre structure. Quelles activités proposez-vous ?

Je propose des activités d’accompagnement en montagne. Cela peut se dérouler sur une demi-journée, une journée, plusieurs jours… ou sur une nuit en bivouac. Par exemple, on peut partir en fin de journée et passer la nuit sous une tente ou dans un chalet d’altitude, puis rentrer le lendemain midi. Toutes ces activités peuvent se faire avec ou sans les ânes. Par ailleurs, je me penche davantage sur l’accueil des publics en situation de handicap depuis une dizaine d’années.

À qui s’adressent ces différentes activités ? Dans quelle mesure les randonnées sont-elles accessibles aux personnes en situation de handicap ?

Les randonnées et activités s’adressent à tous les publics. En matière de handicap, je travaille souvent avec des personnes à mobilité réduite (PMR) ou ayant des troubles autistiques. Pour les PMR, j’utilise les ânes en traction. C’est-à-dire qu’ils vont tirer un engin à quatre roues qu’on appelle un « cariane », spécialement conçu pour transporter des personnes handicapées.
Ce fauteuil tout-terrain permet d’aller sur des chemins carrossables. On ne va pas sur des petits sentiers de montagne parce que cela fait quand même la largeur d’un fauteuil roulant, et il faut surtout que ce soit confortable pour la personne que l’on transporte.
L’idée est d’emmener en montagne des personnes qui ne peuvent généralement pas y aller.

En dehors des personnes qui se déplacent en fauteuil, nous accueillons aussi des personnes âgées ou qui, momentanément, ont un souci de santé.

Concernant la sécurité, certaines personnes pourraient avoir peur avec les carianes, mais il y a en fait peu de risques.

En effet, ils sont équipés d’un système de découplage, si l’âne venait à partir en courant. On appuie sur une sorte de poignée de frein et cela détache l’animal du cariane qui se bloque sur place. Je veux être rassurant, en 10 ans, je n’ai jamais utilisé ce système. Cela sous-entend que ce sont des ânes avec lesquels nous avons beaucoup travaillé pour qu’ils soient aussi calmes que possible.

Pendant les randonnées, je peux aussi proposer des activités pédagogiques qui s’adressent à tous mais qui sont aussi accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes.
Par exemple, j’emporte des empreintes d’animaux et des morceaux de moquettes découpés pour montrer la forme et la taille des grands rapaces présents dans la région. Ce sont des objets que ces personnes pourront toucher.
J’ai aussi fabriqué des supports avec le prénom des ânes écrit en braille avec de petits clous.

Les participants apprennent à prendre soin des ânes.
Les participants apprennent à prendre soin des ânes.

Comment peut-on participer à ces activités ?

Je fonctionne avec un programme que je propose, par exemple, à l’office du tourisme de Thônes chaque mardi. Les randonnées de ce programme sont ouvertes à tous les publics. J’ai aussi un blog avec mes coordonnées et je prépare la mise en ligne d’un site internet. Il suffit de me téléphoner pour trouver un créneau qui convienne à tout le monde. Après, nous pouvons toujours rester en contact par téléphone ou par e-mail.

Quand une personne en fauteuil me contacte, nous discutons de ce que nous pouvons mettre en place et je la préviens qu’il y aura d’autres participants à la randonnée. En général, j’emmène deux ânes et à peu près huit personnes. On se déplace sur des chemins adaptés, avec un pique-nique, on s’arrête près d’une rivière… Tout le monde fait les mêmes activités.
Chaque fois que cela est possible, j’essaye de faire se rencontrer des personnes en situation de handicap avec des personnes valides, des familles. C’est toujours un moment extraordinaire !

Quel est l’impact du Covid-19 sur vos activités ?

La fréquentation a fortement baissé. Je n’ai pas de visibilité sur l’été prochain. D’habitude, à cette période, je travaille déjà souvent avec des écoles, des établissements spécialisés et des maisons de retraite… et actuellement, je n’ai aucune réservation.
Pour l’organisation des activités, j’ai mis en place plusieurs choses pour l’entretien du matériel que je mets à disposition des participants. Bien sûr, je ne peux pas désinfecter les ânes et je ne peux pas dire aux randonneurs de ne pas les toucher, cela paraîtrait complètement loufoque. Donc tous les soirs, je désinfecte mon matériel, je le fais sécher et je le fais tourner sur deux jours pour éviter les contaminations. Évidemment, il y a aussi la distanciation sociale et le masque. J’ai aussi mis en place un système quand j’ai deux familles : chacune a son propre âne et garde le même pendant toute la randonnée.

Propos recueillis par Camille Romand

Ânes et alpages
Site internet : http://anesetalpages.blogspot.com/
Mail : [email protected]
Téléphone : 06 19 23 02 01 et 04 50 27 52 40

En photo principale : Le tour du Roc des Arces en compagnie des ânes © Association LIVE 74

Pour en savoir plus sur les activités disponibles et préparer votre visite en région Auvergne-Rhône-Alpes avec un handicap  :  www.auvergnerhonealpes-tourisme.com

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