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Faute d’argent, quel avenir pour le FIPHFP ?

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Le modèle de financement du FIPHFP bat de l’aile et inquiète sérieusement les dirigeants du fonds public d’aide à l’emploi des personnes handicapées dans la fonction publique. Le Fonds va devoir réduire la voilure en terme d’interventions et de fonctionnement d’au moins 25% sur les trois prochaines années.

Ayant atteint un taux d’emploi de 5,32% d’agents en situation de handicap dans la fonction publique, le FIPHFP semble avoir atteint ses objectifs, ce qui devrait réjouir l’ensemble de ses acteurs.  Cependant la progression de l’emploi des personnes handicapées a pour contre partie la diminution proportionnelle des contributions des employeurs publics au fonds. Dans son fonctionnement le FIPHFP doit faire face à des dépenses incompressibles. Jusqu’à présent, le FIPHFP a tenu le choc grâce à une réserve qui s’est élevée jusqu’à 350 millions d’euros. Mais d’année en année, celle-ci s’est amenuisée. A la fin de 2017, elle ne devrait être que de 53 millions d’euros.

Face à cette réalité,  le FIPHFP a du se contraindre à un « un budget serré » pour 2018, selon son directeur général Marc Desjardins. Dans trois ans, la réserve du fonds géré par la Caisse des Dépôts ne sera plus que de 7 millions d’euros. « Cela signifie une contrainte réelle pour les employeurs mais aussi, pour les personnes en situation de handicap ». Dominique Perriot (président du FPHFP)  prévient que certaines choses ne seront pas faites, en particulier, le programme d’aides en faveur de l’accessibilité des agents publics à leurs locaux va devoir prendre fin. Il va y avoir de frustrations et des incompréhensions alors que le FIPHFP a déjà dépensé 75 millions d’euros pour cette thématique très prisée des employeurs. D’autres actions vont aussi souffrir de l’atrophie budgétaire du fonds. Tous les domaines on subit un rabotage et en particulier les outils de sensibilisation et de communication.

Grâce à cette politique d’austérité, le FIPHFP espère garder la tête au-dessus de l’eau le temps que les pouvoirs publics mettent sur pied « un nouveau modèle économique ». Le gouvernement précédent a mis en place en mai dernier une mission composée de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’inspection générale des finances (IGF), afin d’aboutir à des propositions fin 2017. La situation financière du FIPHFP est clairement une préoccupation qui est à l’esprit du gouvernement. Cette question budgétaire se pose de la même manière pour l’Agefiph.

Le maintien dans l’emploi représente le plus gros budget
Pour les responsables du FIPHFP, il est nécessaire de disposer de 180 millions d’euros par an pour répondre aux besoins des employeurs publics et des agents en situation de handicap. Pour cela  il faut que le gouvernement prenne conscience de la réalité du coût du maintien dans l’emploi des agents en situation de handicap dans la fonction publique, indique Dominique Perriot. Ce domaine d’intervention représente 40 à 50 % de ses dépenses du FIPHFP. Une situation qui n’a semble t-il pas été anticipée par le législateur en 2005 lors de la création du FIPHFP. Ce problème se rencontre aussi dans le privé. Pour répondre à cette dépense permanente et incontournable, Dominique Perriot suggère de faire appel à la solidarité nationale et que soient prélevés « 15 euros par an et par agent ». « Il faut arriver avec les pouvoirs publics à bien définir ce qui peut être financé par le fonds […] et ce qui peut l’être par les ministères », ajoute le président du FIPHFP. Entre autre politiques dont le financement pourrait relever de l’Etat, il cite la formation des agents et des chômeurs en situation de handicap. Un domaine pour lequel le FIPHFP dépense 45 millions d’euros par an.
Parallèlement, Dominique Perriot affirme son attachement à ce que le fonds continue d’inciter la fonction publique à accueillir des personnes en situation de handicap, dans l’esprit de la loi de 2005. Autre vaste sujet, l’accessibilité numérique sera une des priorités du FIPHFP dans les années à venir.

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