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Pascal Duquenne et sa famille, un parcours de vie exceptionnel

Pascal Duquenne lors du FIFH de Cannes
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Pascal Duquenne est né… dans l’ascenseur de la clinique, le 8 Août 1970 à Vilvoorde

À l’âge de huit semaines Pascal Duquenne est diagnostiqué trisomique. Durant les dix premières années de sa vie il passe vingt-cinq séjours en clinique pour résoudre des problèmes de respiration et d’expression. Son père biologique abandonne le foyer alors qu’il a deux ans et son frère Yves six ans. Dès la maternelle, il fait le clown pour amuser ses copains qui l’adorent. Puis il fait du théâtre et de la peinture avec son institutrice. À sept ans, il intègre La Clairière, une école spéciale. En 1985, Pascal fait partie de la troupe de théâtre du centre Créahm (Créativité Handicapés Mentaux), centre créé par Luc Boulangé. Il part en tournée en Europe avec la production Ceci n’est pas du cirque, puis avec « Watcha, ! love you », pièce écrite et interprétée par des comédiens trisomiques.

Pascal Duquenne est devenu un acteur confirmé, ses principaux rôles dans : « Toto le héros » de Jaco Van Dormael en 1991, «   Le Huitième Jour » également de Jaco Van Dormael en 1996 – pour lequel, avec Daniel Auteuil, il remporte le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes. Suivent : « Lumière et compagnie » en 2006, « The Room » de Giles Daoust en 2008, en 2010, un petit rôle dans «  Mister Nobody » aussi de Jaco Van Dormael. Il tourne également pour la télévision française : En 1997 dans « Un Noël pas comme les autres » de Nancy Franck et en 2004 dans un épisode de la série : « Commissaire Moulin ». En 2009, une publicité pour une marque de portable. Dernièrement il a fait une courte apparition dans le dernier film de Jaco Van Dormaël: « Le tout nouveau testament ». Il poursuit sa carrière artistique, et à partir de 1995, il réalise des monotypes (gravures à un exemplaire) qu’il exposera régulièrement en Europe. Parallèlement il joue de la batterie et fait du rap avec son groupe rock « The Choolers ». Il interprète aussi des solos de danse d’expression corporelle, notamment lors de galas du Cirque Bouglione à Bruxelles. C’est un artiste complet et épanoui.  Le 12 novembre 2001 à Paris, il a reçu la médaille de Chevalier de l’Ordre du Mérite en présence de Bernadette Chirac. Le 16 novembre 2004, le roi Albert II le fait Commandeur de la Couronne pour son rôle dans le film « Le Huitième Jour » et pour son engagement pour l’autonomie des personnes porteuses d’un handicap.

En septembre 2016, Pascal était membre du jury du Festival International du Film sur le Handicap de Cannes. Le président du Jury, Charles Nemes, a créé en son honneur le prix Pascal Duquenne car il symbolise véritablement l’état d’esprit du FIFH.

Sa maman nous fait part de très nombreuses difficultés rencontrées tout au long de leur vie pour que Pascal puisse vivre sa carrière artistique malgré son handicap. Mais ce qui a retenu notre attention c’est la naissance et l’activité de l’association « Le 8ème jour », qu’elle a créée pour aider Pascal et ses amis à vivre de manière indépendante en appartement au centre de Bruxelles.

En effet, si depuis quinze ans, Pascal est indépendant et habite un trois pièces proche de la « Grand’ Place » de Bruxelles, c’est grâce à l’association « Le 8ème Jour » fondée par ses parents, dont Jaco Van Dormael est le président d’honneur et Daniel Auteuil le parrain. Depuis 1995,  Pascal et sa famille ont beaucoup voyagé pour trouver un projet de vie quotidienne qui convienne à Pascal et ses amis.  Malheureusement rien ne semblait correspondre à leurs espérances. Ils ont donc décidé de le créer eux-mêmes. D’où la naissance l’association en 2000.  Pascal voulait vivre en appartement avec ses copains mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Malgré tout, en 2000, ses parents trouvent un immeuble de 6 appartements qui correspond en tout point à leurs attentes, chaque famille acceptant de sous-louer la partie qui lui est attribuée. Le projet s’est transformé en réussite totale et a fait naître des besoins dans nombre de familles concernées par la trisomie. Qu’à cela ne tienne, l’association achète un deuxième immeuble en 2005, puis un troisième immeuble en 2006 et puis dernièrement un quatrième. Quatre maisons hébergent actuellement une trentaine de résidents aux facultés mentales réduites mais autonomes. Ces habitations sont sécurisées et surveillées avec l’intervention de référents en cas d’urgence. Une cinquième maison devrait être prête fin 2016, début 2010 pour accueillir les personnes différentes et vieillissantes. Ce projet exceptionnel qui continue sur sa lancée n’a bénéficié que de subventions minimes car il est unique et n’est pas reconnu par les ministères et la politique sociale mise en œuvre par Bruxelles. Pourtant, une sixième maison est déjà dans les cartons, elle prévoit d’accueillir des personnes handicapées vieillissantes et du personnel. Comment ne pas être admiratif devant la force et la volonté qui animent Pascal et ses parents. À eux trois, accompagnés de quelques proches, ils nous donnent une fameuse leçon sur le regard que l’on peut porter sur la vie et comment celui-ci peut faire bouger une société. Ils ont amené notre société à réfléchir sur elle-même et sur l’autre regard qu’elle doit porter sur les personnes classées comme déficientes mentales.

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