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Paratriathlon : Annouck Curzillat vise les prochains Jeux Paralympiques

Annouck Curzillat vise les Jeux paralympiques en paratriathlon
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Annouck Curzillat, quadruple championne de France en paratriathlon : « Faire du sport permet de se mettre plus en valeur et de s’intégrer dans la société »

Annouck Curzillat, masseur-kinésithérapeute de profession, est une paratriathlète française de 27 ans. Depuis 2015, elle court, pédale et nage malgré son handicap. Non-voyante de naissance, elle tente de se dépasser grâce au sport depuis son enfance, et notamment à travers le paratriathlon.

Même si elle est non-voyante, Annouck Curzillat perçoit la lumière et les contrastes lumineux, « je me débrouille bien au quotidien » et « je suis assez autonome avec mon chien-guide». Poussée par ses parents quand elle était plus jeune, Annouck a toujours pratiqué une activité sportive. L’équitation, la course à pied et l’escalade en font partie. « Du sport j’en ai toujours fait. Pour moi c’est beaucoup de partage, en compétition avec les guides et à l’entraînement. C’est toujours plus sympa de partager l’effort que de faire ça seul dans son coin. Il y a des moments où on n’a pas trop envie d’aller s’entraîner et quand on sait que quelqu’un nous attend et qu’on fait ça à deux c’est remotivant. »

Trois sports en un
Ce parcours lui a été favorable, puisqu’elle est aujourd’hui listée dans la catégorie « Espoir » depuis 4 ans et est quadruple championne de France de paratriathlon dans la catégorie « déficient visuel ». Ce sport, qu’elle pratique avec un guide, représente beaucoup pour elle. Les différentes disciplines qui le composent lui permettent de faire varier ses entraînements et c’est ce qui lui plaît. « Quand il y a un sport dans lequel je suis moins motivée, il y a toujours les deux autres. Quand le temps n’est pas favorable pour aller courir ou faire du vélo, on peut toujours aller nager ». Faire travailler différentes parties du corps et différents muscles est aussi un bon point pour elle dans le triathlon.

De l’ambition pour partir aux Jeux Paralympiques
Avec les Jeux Olympiques et Paralympiques 2020 de Tokyo en approche, Annouck a des projets. « On est en année préolympique, tout le monde veut marquer des points pour se qualifier. Ses objectifs de l’année : les championnats d’Europe et du monde. « Pouvoir rentrer sur des courses internationales comme les World Paratriathlon Series, qui représentent le haut niveau, c’est déjà une victoire pour moi car il n’est pas facile d’y participer cette année. Après si je fais une bonne course et que je marque des points c’est encore plus du bonus. Toutes les autres coupes du monde que je vais pouvoir faire à côté pour me qualifier aux championnats, c’est des petits objectifs mais qui me seront indispensables ». À plus long terme, la jeune femme souhaite évidemment partir pour Tokyo l’année prochaine.

« La peur du handicap est un frein à l’accessibilité du sport »
Annouck souhaite que les choses bougent plus vite en ce qui concerne l’accessibilité du sport aux personnes handicapées. « Qu’il s’agisse de pratiquer du sport avec des valides ou au sein du monde handisport, il y a des progrès mais il y a encore peu de pratiquants. Je ne sais pas trop si c’est dû au manque d’informations, de structures, de personnel volontaire pour encadrer, ou alors si c’est tout simplement lié au fait que les gens n’aient pas envie. » Pour elle, le sport est un vecteur très important de rencontres, de confiance en soi et de mise en valeur d’autrui. Il permet aussi de faire tomber les barrières, surtout dans l’appréhension de personnes handicapées par des valides. « La peur du handicap est un frein à l’accessibilité du sport. » Annouck souhaite que plus de clubs de sport fassent des démarches pour inclure des personnes handicapées, « surtout que ça ne demande pas tant de démarches que ça… ».
Concernant sa propre pratique sportive, Annouck a parfois du mal à trouver un guide pour l’accompagner lors de chaque compétition ou entraînement. Cela reste une de ses principales difficultés.

Ainsi, la jeune femme veut encourager tout le monde à pratiquer une activité physique : « Rien que pour le fait que le sport soit bon pour la santé. Qu’on soit en situation de handicap ou pas, il faut tenter même si au début ça peut paraître des montagnes, explique-t-elle. Le bénéfice derrière est tellement important que ça vaut le coup. J’encourage tout le monde à faire du sport pour se sentir bien sur de nombreux plans : psychique, physique, social … » Elle ajoute : « Le fait de faire du sport ça permet de se mettre plus en valeur, de montrer aux autres qu’on est capable, de se surpasser. À ce moment-là, j’oublie mes soucis, je me consacre à ce que je fais. »

Pour en savoir plus sur Annouck Curzillat, championne de France en paratriathlon : www.facebook.com/curzillat.annouck

Camille Romand

En photo : À droite, Annouck Curzillat et sa guide, Julie Marano, sur la 3e marche du podium lors du Paratriathlon World Cup, à Besançon, le dimanche 16 juin 2019.

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