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Médiation animale : L’équitation au service du handicap

Médiation animale ALERT
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ALERT : De la médiation animale à la balade en calèche adaptée

ALERT, Association de Loisirs Équestres en Région Toulousaine, propose des séances de médiation animale autour de l’équitation. Rencontre avec Isabelle Haro, secrétaire de l’association ALERT, cavalière et membre active depuis 8 ans, et psychologue professionnelle ; et Marion Pradeyra, monitrice chevaux de l’association.

ALERT qu’est-ce que c’est ?
IH : C’est une association de loisirs équestres en région toulousaine. Nous prônons l’équitation pour tous, sans discrimination, à travers la médiation animale. Dans cette optique, nous avons ouvert il y a 4 ans un projet pour monter des groupes d’équi-handi. Il y a plusieurs appellations, ça peut être « équithérapie », « activités adaptées avec le cheval » … Nous on a décidé d’appeler cela équi-handi parce qu’au départ quand on a lancé le projet on ne savait pas encore si on allait proposer du soin de confort ou du soin thérapeutique. Et mon statut de psychologue nous permet d’allier un peu équi-handi et équithérapie. En ce moment sur le centre équestre, et depuis 4 ans, on a pérennisé l’activité équi-handi avec un IME de Toulouse et une association de réhabilitation psychosociale : « Route nouvelle ». On fait partie de l’offre qu’ils proposent à leurs stagiaires. On a ainsi deux groupes qui viennent de « Route nouvelle » et un groupe qui vient de l’IME – ce sont des adolescents déficients intellectuels légers à modérés, avec parfois quelques troubles psychomoteurs, mais qui sont suffisamment valides pour monter à cheval et être autonomes à cheval.

Comment se déroule une première séance avec les chevaux ?
MP : Quand un enfant découvre un cheval, il commence par l’approcher, le brosser, sous notre encadrement. On fonctionne en binôme en alliant nos compétences complémentaires de monitrice et de psychologue. Si l’enfant rencontre des difficultés, soit je l’aide avec mes connaissances équestres en tant que monitrice, soit Isabelle l’aide avec des mots de psychologue. Lors de la séance, c’est pareil : on lance les exercices, elle nous aide dans la façon d’expliquer, de montrer… Ça peut être de la direction sur des petits slaloms, s’arrêter à des endroits précis… L’enfant s’occupe à nouveau du cheval après. Ensuite on fait toujours un petit débriefing car le but est de savoir leur ressenti, comment ils ont vécu la séance, s’ils se sont sentis bien – le but étant de se faire plaisir. À la fin de chaque séance on leur demande donc ce qui leur a plu, ce qui a été plus compliqué pour eux, et on adapte. Et on écrit tout, mot pour mot, pour éviter les interprétations.

IH : Chaque séance dure 1h30 tout compris avec le débriefing final. Ce débriefing réalisé chaque semaine permet de faire un bilan trimestriel qu’on envoie à l’institution avec toutes nos observations individuelles, nos ressentis et les points à améliorer au sein du groupe et individuellement.

Parlez-nous des différents effets positifs que peuvent produire les séances d’équi-handi.
IH : Cela dépend des besoins et attentes de chacun. On a une convention de partenariat en amont qui a été signée avec les institutions spécialisées qui travaillent avec nous. On fixe des objectifs et on a un projet pédagogique qu’on leur a présenté. On regarde si ces objectifs correspondent effectivement aux besoins de la personne accompagnée. Tout cela est donc pensé et réfléchi pour adapter les séances au plus près des besoins de chaque personne, quel que soit son handicap. Pour l’instant on fait ça dans le collectif, toujours dans le cadre d’un petit groupe et non en individuel. Pour les particuliers nous n’avons pas encore assez de plages horaires.

Concernant le ressenti des participants, avez-vous des souvenirs de remarques entendues ?
IH : On a eu des exemples forts parce que quand on travaille avec le cheval on ne fait pas que monter. Il y a aussi beaucoup de travail en liberté (à côté du cheval). Les enfants apprennent alors à travailler sans contrainte avec le cheval et étant le plus loin possible : au début ils sont à pied et ensuite ils mettent le wifi, c’est-à-dire qu’ils s’écartent de plus en plus et ils essayent, rien qu’avec l’intention et le langage corporel d’entrer en communication avec le cheval. Et donc là on entend souvent des « C’est magique », « Comment vous faîtes ? », « Mais on ne va jamais y arriver » … et en fait ils s’aperçoivent qu’ils peuvent le faire. Cela joue beaucoup sur la confiance et l’estime de soi. Petit à petit ils parviennent à rester connectés au cheval même en s’éloignant, et ils arrivent à transférer cette connexion entre eux dans le groupe. Cela crée une belle dynamique de groupe et une cohésion.

MP : Jusque-là on n’a jamais eu de décompensation, d’excès de violence, de gestes d’agression ou quoi que ce soit. Les participants viennent pour le plaisir, pour passer un moment agréable tout en apprenant des choses. C’est un moment à eux avec le cheval.

Avez-vous de nouveaux projets pour les mois à venir ?
IH : Tout récemment, nous avons adapté une calèche avec une rampe d’accès et un fauteuil de transfert, de manière à pouvoir proposer des balades en calèche à des personnes à mobilité réduite ayant la capacité de transférer. Cela peut s’adresser à des institutions ou à des particuliers par groupes de quatre au minimum. Il suffit de nous appeler et on voit ensemble ce qu’on peut faire termes d’activités sur une journée ou une journée entière.

Quelque chose à ajouter ?
Si des structures sont intéressés par ce que l’on propose en termes de médiation animale, elles peuvent nous contacter. L’idéal est de nous faire une demande par mail.

Infos et contact sur les séances de médiation animale : Mail : [email protected] Tél.06.83.01.21.38. Site web : www.alert-rouffiac.ffe.com

Photo : L’équipe de l’association ALERT – médiation animale.

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