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Marie-Amélie Le Fur : La déesse de Rio témoigne

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Retour sur les Jeux paralympiques de Rio 2016, avec Hélène Morisseau, qui est allée à la rencontre de Marie-Amélie Le Fur, athlète multi-médaillée lors des Jeux paralympiques de Rio.

L’athlète française Marie-Amélie Le Fur a réussi ses Jeux en remportant deux médailles d’or et une médaille de bronze. Au-delà de ses performances, la sportive séduit par son élégance et par son état d’esprit.

Star, étoile… les superlatifs ne manquent pas dans la presse pour mettre en valeur la capitaine de l’équipe de France d’athlétisme handisport. Emportée dans un tourbillon médiatique à son retour du Brésil, Marie-Amélie prolonge le bonheur procuré par ses nouveaux titres. Mais sa plus belle émotion à Rio, c’est son amie Nantenin Keïta qui lui a donné, en enlevant l’or sur 400 mètres (catégorie T13 : malvoyants). « C’est le moment le plus émouvant des Jeux. J’ai ressenti beaucoup d’émotions », révèle-t-elle. L’aventure humaine qu’elle cherche jour après jour, auprès des autres sportifs, du public, a encore pris une belle place au Brésil. « J’ai fait de très belles rencontres. J’ai beaucoup partagé ».

Cette redoutable compétitrice ne place jamais sa recherche de la performance au détriment des personnes qui l’entourent et qui croisent son chemin. Alors quand on la taquine gentiment en lui demandant comment elle vit d’être la star des Jeux Paralympiques de Rio, elle réplique avec modestie et distinction : « Je ne le perçois pas comme cela. C’est une réussite collective, celle de l’équipe de France d’athlétisme ». Son attachement à l’équipe de France semble absolu. Après Londres, elle a récidivé à Rio et de la plus belle manière. Elle parvient à décrocher l’or dans une discipline compliquée et très technique, le saut en longueur, puis obtient un titre paralympique sur 400 mètres. La médaille de bronze remportée sur 200 mètres a complété son fructueux tableau de chasse. Et pourtant une blessure (déchirure à la cuisse droite) avait contrarié sa préparation physique et semé un peu le doute dans l’esprit de la française, qui n’a pu recourir que dix jours avant les Jeux. Mais sa force de caractère l’a incitée malgré tout à s’aligner sur les quatre épreuves prévues. Au-delà des titres, il y a aussi ces records du monde battus et marqués de sa plus belle empreinte dans le sable (5m83 en saut en longueur) et sur la piste (59’27 sur 400 mètres). Fatiguée après plus d’une semaine de compétition, elle termine à la sixième place de la finale du 100 mètres, épreuve qui l’avait parée d’or à Londres, laissant s’envoler la championne néerlandaise Marlou van Rhijn. Quel est désormais son avenir ? Après avoir laissé entendre que Rio seraient ses derniers Jeux, son discours a changé au plus grand bonheur de ses supporters. Si elle fait une croix sur les Mondiaux de Londres l’année prochaine, il y a de fortes chances pour qu’on suive et admire les prouesses de Marie-Amélie à Tokyo, lieu des prochaines Olympiades en 2020. « Je vais prendre une grande pause pour ne pas être toujours dans les sacrifices, dans la rigueur. J’en ai besoin. Le corps est fatigué. Je veux prendre du temps pour moi, je veux m’investir dans mes projets et profiter de mes médailles. Je n’aurai pas de contraintes cette année », annonce la championne. Mais évidemment, pour une athlète de haut niveau faire une pause ne signifie pas l’arrêt complet du sport, ce dont elle pourrait difficilement se passer : « Cela fait partie de moi ! ». Marie-Amélie continuera à s’entraîner avec son club de l’AJ Blois/Onzain mais de façon plus allégée (c’était jusqu’à présent deux entraînements par jour et 15 à 20 heures d’entraînement par semaine) et sans objectifs à court et moyen terme. Cela lui permettra de s’investir davantage dans son travail (elle est attachée de direction chez EDF), dans les associations et dans le Comité des Athlètes Paris 2024 qu’elle co-préside avec Teddy Riner. Elle espère aussi passer plus de temps avec ses proches, ce qui est compliqué actuellement. Comment vit-elle cette période très intense de médiatisation ? « Je le vis bien. J’ai beaucoup de sollicitations pour de l’événementiel mais cela montre qu’on fait partie du paysage sportif français », affirme Marie-Amélie Le Fur, toujours très impliquée dans le développement du handisport. Son année sabbatique risque de filer à toute allure. Il sera ensuite l’heure de se remettre à une préparation plus intense pour relever de nouveaux défis. Ce qui risque de ne pas changer c’est l’image que renvoie la championne paralympique dans un stade comme dans la vie. Mais d’où provient cette aura que Marie-Amélie diffuse autour d’elle forçant le respect et une admiration sans frontières ?

Marie-Amélie Le Fur

Marie-Amélie Le Fur © CPSF 2016 – Pervillé F

Née le 26/09/88 à Vendôme (Loir-et-Cher)
Mariée
Diplômes : Baccalauréat Scientifique, Master en Staps.
Attachée de direction chez EDF (en mi-temps annualisé). Elle travaille à la centrale de St-Laurent-des-Eaux (41).
Athlète handisport catégorie T44 (athlètes amputés des membres inférieurs) : longueur, 100m, 200m, 400m.
Club : AJ Blois/Onzain.
Palmarès : Jeux Paralympiques de Pékin, Londres et Rio (8 médailles : 3 or, 3 argent, 2 bronze), Championnat du Monde (12 médailles dont 4 titres), Championnat d’Europe (4 médailles dont 2 titres).
Marraine de TELMAH (Tendez La Main au Handisport) : http://www.telmah.fr/index.html
Site internet de Marie-Amélie : www.marie-amelie-lefur.fr/index.html

Hélène Morisseau

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