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Malgré la baisse de budget, l’Agefiph maintient le cap

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L’année 2011 est une année charnière pour l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) qui a su mener à bien la mission du quota zéro. Les programmes complémentaires ont pris fin avec l’année 2010 et l’Agefiph aborde 2011 avec une importante baisse de son budget. Alors quid des mesures d’accompagnement et des engagements historiques de l’Agefiph ? François Atger le directeur de la communication de l’Agefiph nous éclaire en partie sur un devenir qui reste à inventer.

 

2010 a-t-elle été une bonne année pour le recrutement et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées ?

Avec le début de reprise, les entreprises ont privilégié le recours aux CDD et au travail temporaire dans une période encore marquée par l’incertitude et l’attentisme. Or, même si certains travailleurs handicapés trouvent leur place dans le travail temporaire, il est clair que sur ce terrain, notre public est moins avantagé face aux demandeurs d’emploi valides.

Malgré ce contexte, les performances que nous enregistrons sont très honorables : les embauches primées par l’Agefiph ont cru de 26 %, plus de 60 000 embauches accompagnées sont à mettre à l’actif des Cap emploi, et plus de 16 000 maintiens dans l’emploi ont été réalisés par les Sameth (service d’appui au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés). Mieux encore, si l’apprentissage continue sa régulière  progression (+16 %), les contrats de professionnalisation enregistrent un essor spectaculaire : + 68 % en un an pour dépasser le nombre de 3000.

Quel point fort peut-on retenir de cette année coté Agefiph ?

C’est probablement celui obtenu auprès des entreprises à « Quota Zéro » c’est-à-dire n’employant aucune personne handicapée et ne faisant aucune action positive pour favoriser l’emploi de celles-ci (appel à la sous-traitance, accueil de stagiaires, etc.). Ces entreprises, qui étaient au nombre de 25 000 en 2007, étaient exposées au risque de devoir, si elles n’entreprenaient aucune action positive, verser en 2010 une contribution à l’Agefiph égale à 1500 fois le SMIC horaire par salarié handicapé manquant au quota. L’enjeu est de leur faire faire un premier pas dans la voie de l’emploi des personnes handicapées. Grace à une campagne volontariste, conçue et pilotée par l’Agefiph, ces entreprises ont toutes été contactées, et 86 % d’entre elles nous ont reçus pour un diagnostic de leurs possibilités de contribuer concrètement à l’emploi des personnes handicapées. Nous avons enregistré au début de l’année 2010 les effets de cette action : 93 % de ces entreprises étaient sortie du « quota zéro ».

La fin de l’année 2011 signera le terme des programmes complémentaires que peut-on en tirer comme bilan à l’heure actuelle ?

Avec des financements cumulés de plus de 760 millions d’euros, 2010 aura été l’année du plus fort engagement qu’ait jamais connu l’Agefiph. Entre 2008 et 2011 les programmes d’intervention cumulés de l’Agefiph auront mobilisés 2,612 milliards d’euros. 2011 est une année de transition au cours de laquelle l’Agefiph élaborera son nouveau programme d’intervention. En effet, à l’horizon 2012 pour la première fois, et de manière structurelle, les capacités financières prévisibles de l’Agefiph ne seront plus en mesure de satisfaire la demande compte tenu de son offre d’aides et services actuelle. Une réflexion de fond est donc engagée au sein de notre conseil, qui reste attentif à l’expression des besoins du terrain, pour repenser le dispositif d’intervention de l’Agefiph de telle sorte que perdure sa vocation au service du développement de l’emploi des personnes handicapées.

Quels seraient les programmes qui pourraient être reconduits ?

Il est encore trop tôt pour le dire, car la réflexion et la consultation des partenaires est encore en cours. Cette démarche baptisée « Trajectoire 2012 »  n’obéit pas à une logique de tri entre ce qui sera reconduit ou supprimé. Il s’agit bien au contraire de faire évoluer dans son ensemble notre programme d’intervention pour renforcer prioritairement les facteurs d’accès et de maintien dans l’emploi durable. Cela nous amènera nécessairement à revoir un certain nombre critères et de montants d’aides, sans affaiblir pour autant la vocation et les performances du fonds.

Le budget de l’Agefiph recule sérieusement en même temps que de nouvelles charges vont peser sur l’organisme, pouvez-vous nous éclaircir sur ce point ?

Le budget 2011 est en effet en recul de 24 % sur celui de 2010. Les charges que l’État transfert à l’Agefiph, concernent la formation, les procédures de reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH), et la gestion de la déclaration de leur obligation d’emploi par les entreprises (DOETH). L’intégration de ces charges, pour partie accompagnées d’apports financiers de l’Etat, concernent des dépenses d’intervention (la formation) et le fonctionnement (RLH et DOETH) et sont parties prenantes de la réflexion globale menée dans « Trajectoire 2012 ».

Certaines mesures doivent je crois évoluer ou disparaître en 2011 quelles sont-elles ?

Nous tenons à rassurer vos lecteurs. Il n’est pas prévu que des modifications de programmes ou mesures interviennent avant 2012.

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