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Logement adapté ne rime pas toujours avec clientèle handicapée.

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Nous avons souhaité connaître le point de vue d’un constructeur-promoteur confronté à la loi sur l’accessibilité de 2005. Notre choix s’est porté sur Les Nouveaux Constructeurs. En effet, ce groupe a, depuis 1972, livré plus de 60 000 appartements et maisons individuelles dans environ 200 municipalités, en France et à l’étranger. Sa présence dans les quatre principales agglomérations françaises a permis à la société de devenir l’un des noms reconnus de la profession. C’est Franck Dechette, Directeur commercial de la région Rhône-Alpes qui répond à nos questions.

 

Depuis quand les NC mettent-ils en applications les obligations d’accessibilité ?

Nous avons commencé à mettre en application les normes d’accessibilité aux nouvelles constructions depuis janvier 2007.

 

Quelles ont été les étapes nécessaires pour appliquer ces obligations de manière opérationnelle ?

En amont, il nous a fallu informer tous les acteurs externes et internes du projet que sont le bureau de contrôle, les architectes ou le bureau des fluides – qui concerne l’eau et l’électricité. Les arrivées d’eau ont aujourd’hui une importance extrême du fait de la nécessité de réaliser des douches italienne en étage. En interne, nous avons organisé de nombreuses réunions avec les services technico-commerciaux.

 

Des architectes aux conducteurs de travaux, le message est-il bien passé et ancré aujourd’hui ?

Oui, le message est aujourd’hui bien ancré car n’avons pas le choix et nous ne cherchons d’ailleurs pas les dérogations. Comme je le disais, c’est plutôt au niveau commercial qu’il faut faire des efforts.

 

Quels sont les effets de mesures telles que celle-ci pour une société comme les NC?

Comme nous l’avons dit, les effets sont importants en amont du projet puisque tout est à reconsidérer en fonction de la loi. Ensuite, c’est au niveau de la commercialisation qu’ils se font le plus sentir. Il faut expliquer au client pourquoi les pièces sont configurées de telle manière, pourquoi les toilettes sont devenues plus spacieuses et pourquoi, dans une des chambres, il n’y pas l’armoire de prévue dans le plan. Nous devons aussi leur faire comprendre que tout cela n’est pas modifiable, même si ça ne leur convient pas. Un certain nombre de normes existaient déjà avant la loi de 2005 et nous avions déjà une certaine sensibilité sur le sujet. Ce qui change aujourd’hui de manière importante, pour le client comme pour nous, c’est la taille moyenne des appartements. Elle a, en effet, beaucoup baissé à cause du prix du mètre-carré. Avec la loi de 2005 et compte-tenu de l’espace nécessaire dans les toilettes, la salle de bains ou la chambre adaptable, la surface moyenne des pièces a tendance à diminuer, en particulier le salon ou les autres chambres. Enfin, si tous les appartements sont concernés par la mise en accessibilité, il n’en va pas de même pour les garages. Il y a une vraie carence danse la loi et quelques-uns seulement sont aux normes. Cet aspect est d’autant plus particulier que, dans certains cas, nous sommes obligé de ptévoir deux garages par appartement.

 

Quelles sont les conséquences positives de telles mesures pour vous, ou vos clients ?

Les effets sont certainement plus négatifs que positifs car, pour le même prix, les clients achètent moins de surface de vie. Ils sont aussi confrontés à une configuration qu’ils ne peuvent presque pas choisir et ne comprennent pas pourquoi, au prix du mètre-carré, les toilettes doivent avoir une surface de 4 m². Aux normes d’accessibilité s’ajoutent les nouvelles normes d’isolation thermique et phonique qui, cumulées, ont beaucoup fait augmenter les prix. L’un des effets positifs concerne l’amélioration de l’éclairage dans les halls comme dans les allées des abords, car celui-ci doit répondre aux normes concernant la malvoyance. Les effets positifs sont encore mal ressentis, mais cela devrait changer avec le temps.

 

A combien de programmes ces mesures ont-elles bénéficié?

Aujourd’hui, nous avons réalisé 65 programmes avec ces normes, ce qui représente près de 3000 logements. Désormais, toutes les personnes qui achèteront des logements neufs se verront proposer des logements adaptés. Ce que l’on dit peu, même si c’est naturel, c’est que les bureaux de vente doivent, eux aussi, être accessibles.

 

Rencontrez-vous parmi vos clients plus de personnes à mobilité réduite, du fait de cette loi ?

Cela n’a pour l’instant rien changé et nous ne voyons pas plus de personnes handicapées qu’avant. Elles sont même très rares, mais sans doute le problème se situe t-il au niveau de la solvabilité, des possibilités de prêts immobiliers et des assurances accordées aux personnes en situation de handicap. Un autre gros effort va devoir être fait dans ce domaine car, sans cela, rien de pourra se faire.

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