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L’hypertension artérielle moins bien remboursée par l’Assurance Maladie

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L’Assurance Maladie cherche à réduire le remboursement des médicaments vitaux destinés aux personnes souffrant d’hypertension artérielle. Alors que les complications de cette maladie chronique représentent un véritable fléau de santé publique, l’Alliance du Coeur alerte sur les conséquences d’une telle mesure.

 

L’hypertension artérielle (HTA) touche plus de 8 millions de Français, dont 1,1 million bénéficient de l’ALD du Régime de l’Assurance maladie. La reconnaissance au titre d’une ALD (affection de longue durée) permet le remboursement intégral des examens médicaux et des médicaments nécessaires au traitement de l’HTA, indépendamment de la souscription à une assurance complémentaire de santé. Chaque année, en France, l’hypertension artérielle est l’une des causes majeures des accidents vasculaires : 100 000 infarctus, 150 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 147 000 décès.

Le 11 janvier, la Commission réglementation de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) a voté, avec une majorité d’une seule voix, une motion favorable au projet de décret visant à supprimer l’HTA sévère de la liste des affections de longue durée. Selon L’Alliance du Coeur, union nationale des fédérations et associations de malades cardiovasculaires, regroupant 28 associations, les objectifs de la CNAMTS sont clairs : supprimer l’ALD 12 (Hypertension artérielle sévère) revient à transférer une large partie des coûts de remboursement de cette ALD (évalués à 4 400 M€ par an) aux assureurs complémentaires. « Tant pis pour les patients hypertendus qui ne disposent pas d’une couverture complémentaire prenant en charge la part des frais médicaux non remboursés par l’Assurance maladie », lance l’Alliance du Coeur qui dénonce cette prise de décision.

 

C’est la première fois qu’une ALD est supprimée (malgré une tentative avortée en 2008 sur d’autres pathologies chroniques) et cette première touche la 3e ALD en termes d’effectifs. « Considérant les graves complications d’une HTA mal traitée, cette mesure, en dégradant la prise en charge de cette maladie ne fera qu’augmenter la cohorte des patients atteints de maladie coronaire (ALD 13) ou d’accident vasculaire cérébral (ALD 1), pathologies bien plus coûteuses qu’une HTA bien traitée, ajoute l’Alliance. Pour un supposé contrôle des coûts des ALD, la CNAMTS va alourdir la facture globale : une démonstration nette et claire du peu de cas que l’Assurance maladie fait des véritables enjeux des maladies cardiovasculaires. »

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