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L'aide à domicile avait détroussé son bénéficiaire, atteint d'Alzheimer

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C’est la Voix du Nord qui rapporte ce sordide fait-divers. La plainte avait été déposée par le neveu de la victime qui avaitconstaté d’étranges anomalies sur le compte bancaire de son oncle. Et pour cause, celui-ci était passé de 28 291 € en 2004 à 5 000 en 2009. Mis en cause ? L’aide à domicile de la victime, qui a profité des largesses financières de son patient, atteint de la maladie d’Alzheimer. Pendant plusieurs années, José, un Grand-Synthois de 49 ans, a ainsi effectué des retraits de 1 500 € en espèces chaque trimestre et rédigé de nombreux chèques pour s’offrir, entre autres, un magnétoscope, une machine à laver, des réparations chez le garagiste et une nouvelle voiture. Pire, pourtant rémunéré par l’URSAAF (1 118 € par trimestre) pour s’occuper de son patient, José n’accomplissait aucune tâche (ménage, toilette, courses…).

 

« Selon un voisin, l’appartement était très sale et une odeur nauséabonde s’en dégageait. Quant à la victime, elle était pleine de puces », précise, horrifiée, la présidente du tribunal. « Je me suis rendu compte qu’il n’était pas lucide par moment. J’étais dans le besoin (…), c’était malhonnête de ma part. Je demande pardon », déclare José à la barre. De son côté, la partie civile déplore une affaire « pathétique et sordide ». Selon les mouvements d’argent (entrées et sorties) enregistrés sur le compte de la victime, elle évalue à 52 559,75 € l’argent détourné par José sur une période de cinq ans. « La victime vit aujourd’hui dans le dénuement, elle a droit à une fin de vie plus décente », réclame la partie civile. Enfin, le parquet souligne la « particulière vulnérabilité de la victime (…), qui n’avait plus son libre-arbitre et la faculté de discernement suffisante pour se rendre compte de quoi que ce soit ». Et d’ajouter : « Cet homme a abusé de l’ancienneté de sa relation avec son patient pour s’enrichir facilement et sans contrepartie ».

 

L’ancienneté de la relation entre José et son patient, justement. « La réalité est toute autre, révèle la défense. Mon client est homosexuel et a rencontré la victime en 1984 dans un camp de naturistes à Bray-Dunes. Ce ne fut pas une simple amitié puisqu’ils ont entretenu une relation, ce que José n’a jamais dit. En clair, le patient a aidé son ami comme l’aurait fait n’importe quel couple de concubins. Ces sommes ont donc été attribuées dans le cadre d’une relation particulière ». Autre thèse soutenue par la défense : « Aucun élément ne prouve que la victime était vulnérable au moment des faits ». Pas de l’avis du tribunal, qui condamne José à huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans. Le Grand-Synthois devra par ailleurs payer 20 000 € , toute cause de préjudice confondue et ne pourra plus exercer une profession liée au service à la personne. (avec La Voix du Nord)

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