Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

L'Agefiph dévoile une étude sur la vie en entreprise des salariés handicapés

Écouter cet article

Trois ans après sa première étude qualitative donnant la parole à des salariés handicapés, l’Agefiph, porte à nouveau le regard sur la façon dont les salariés handicapés voient et vivent l’entreprise. Par rapport à l’enquête précédente, des résultats sont confortés (le sentiment de devoir en faire plus que les autres) mais aussi des évolutions parfois préjudiciables sont aussi à prendre en compte : négation du handicap qui reste tabou et difficultés à en parler. Des pistes d’actions que l’Agefiph entend investir pour assoir davantage son rôle d’accompagnant des entreprises et des personnes.

A l’occasion de la 13e semaine pour l’emploi des personnes handicapées, l’Agefiph a souhaité réaliser une étude qualitative sur la vie en entreprise des personnes handicapées, qu’elle a diligentée à Thomas Legrand Consultants. Dans le cadre de la mise en oeuvre de son service « Vie Au Travail », l’Agefiph a collecté un nombre important de données dont elle ne disposait pas auparavant. L’étude a été réalisée entre le 9 septembre et le 9 octobre 2009, sur la base des données recueillies dans le cadre de la mise en oeuvre du service «Vie au Travail »* et complétée par une série d’entretiens auprès des consultants intervenant dans le cadre du service.

Cent cinquante situations professionnelles de salariés handicapés d’entreprises manufacturières ou de services, majoritairement âgés de 50 ans et plus, ont été analysées au cours d’entretiens approfondis avec le salarié et son employeur (entretiens destinés à optimiser les compétences des salariés dans l’entreprise). Dix consultants, ayant conduit ces entretiens, ont apporté leur regard complémentaire de professionnels.

La relation salarié/employeur : une vision positive des deux côtés

L’étude conforte les résultats des enquêtes menées précédemment :

– les employeurs sont largement satisfaits (90%) du travail et des compétences de leurs salariés (cf. étude Louis-Harris 2005)

– ils trouvent « leurs » salariés plus motivés et plus impliqués

– les salariés handicapés sont majoritairement satisfaits de leur poste ; le travail est un enjeu fondamental

– ils sont très impliqués, voire surinvestis professionnellement avec la volonté de faire leurs preuves et de devoir en faire plus que les autres (étude WSA 2006)

– ils indiquent ne pas vouloir parler de leur handicap dans la volonté que les autres salariés ne pensent pas qu’ils se plaignent.

Le handicap reste un tabou

La reconnaissance de « travailleur handicapé » reste perçue comme « stigmatisante ». Passée son intérêt au moment de l’embauche, elle est vécue comme la marque d’une différence que les salariés handicapés s’efforcent de gommer.

Selon eux, cette reconnaissance agirait comme une négation de la reconnaissance de leur valeur en tant qu’individu, ou du moins en tant que salarié. Ce qui explique que les salariés soient réticents à en parler et que les employeurs gardent une certaine réserve, ne sachant pas non plus comment aborder la question avec leurs employés. Ils signalent méconnaitre la nature du handicap de leurs salariés.

Le sujet du handicap reste à la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle ! Quels risques ? Quelles pistes ?

Cette attitude conduit à mettre en perspective deux risques préjudiciables à terme :

– le salarié handicapé marginalise son handicap et ne respecte pas les conditions de restriction de son handicap. Ne demande pas un aménagement de poste. D’où un risque d’aggravation du handicap

– l’employeur ne comprend pas les refus d’évolution de son employé (qui pense que son handicap ne lui permet pas d’évoluer). D’où un risque de conflit lié à l’incompréhension

– le collectif de travail ne comprend pas non plus la situation.

Face à ces résultats, plusieurs pistes à mettre oeuvre

– communiquer sur l’intégration du handicap comme une donnée professionnelle parmi d’autres ;

– communiquer par l’exemple (aménagements de postes, formation, évolutions professionnelles réussies…) ;

– Investir sur la formation des managers ;Tout se passe comme si les salariés handicapés voulaient être considérés comme les
autres…Toutefois, en demandant de faire attention à leur différence.

 

* Le service « Vie au travail » de l’Agefiph présente un cadrage spécifique : les salariés doivent être en CDI et avoir plus de deux années d’expérience et la mise en place du service nécessite un accord préalable conjoint du salarié et del’employeur.

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail

Commentaires