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L’accessibilité de la ville de Lyon renvoyée en 2035, la loi prévoit 2024

vue en hauteur de la ville de Lyon
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Le Collectif des Associations du Rhône pour l’Accessibilité (CARPA), fédérant 30 associations de personnes en situation de handicap, est très en colère !!!

Voici le communiqué que le CARPA nous en envoyé aujourd’hui :

« La ville de Lyon, faute de moyens financiers suffisants, exhorte les personnes en situation de handicap à patienter jusqu’à l’horizon 2035 au lieu de l’année 2024 date buttoir prévue par la règlementation, pour rendre ses établissements et installations ouvertes au public 100% accessibles. Dans le même temps, l’équipe municipale vote dans sa programmation pluriannuelle d’investissement 2021-2026 un budget de 25 millions d’euros pour un budget participatif, qui n’a pas d’obligations réglementaires alors qu’il manque 30 millions pour finaliser l’agenda d’accessibilité programmée qui lui est légalement obligatoire.

L’idée est sans nul doute estimable : réinventer la ville avec les habitants qui pourrons déposer des propositions de projets d’intérêt général afin d’améliorer leurs cadre et condition de vie. Comment pourrait-on s’opposer à cela ?

Toutefois ne serait-il pas davantage louable de permettre à chaque habitante et habitant d’accéder en toute autonomie aux 673 établissements et installations ouverts aux publics que compte la ville comme cela est attendu dans la loi ?
Rappelons que la mise en conformité est une dépense obligatoire, prévue dans la loi du 11 Février 2005 sur les principes de non-discrimination et d’égalité de traitement et celle du 5 aout 2015 ratifiant l’ordonnance du 26 septembre 2014 relative à la mise en accessibilité des espaces publics, des transports publics, des bâtiments d’habitation et de la voirie pour les personnes handicapées.

 Lors de la Commission Communale d’Accessibilité du 28 Février dernier, les associations représentant les personnes en situation de handicap sont sorties sonnées par les annonces faites par Florence DELAUNAY élue aux personnes handicapées et Sylvain GODINOT élu au cadre bâtit et au patrimoine.
Concernant le point sur l’avancement des travaux de mise en accessibilité, les associations ont retenu 2 éléments :
*en 2024, seul 30% des ERP et IOP de la ville seront totalement accessibles à 100
*la ville envisage une accessibilité totale seulement à l’horizon 2035.

La ville de Lyon choisit de ne pas respecter ses obligations légales et de faillir à ses engagements tels que prévus dans l’Agenda d’Accessibilité Programmée déposé en préfecture en Septembre 2015.
La ville de Lyon ayant l’intention de se placer hors la loi, le CARPA a donc saisi le Préfet, représentant de l’autorité régalienne de l’État afin qu’il la rappelle à ses obligations légales. »

A la rédaction nous sommes d’autant plus plus surpris qu’il y a tout juste un et un mois voici ce que nous disais Florence Delaunay élue aux personnes handicapées de la ville de Lyon :

« L’autre grand chantier c’est l’AD’AP (l’agenda d’accessibilité programmé), un dispositif que j’ai découvert en arrivant, avec ses tranches, ses diagnostics, et les budgets qui ont été décidés lors de la précédente mandature. Ce qui nous constatons, c’est un gros retard. Il n’y a que 11% des ERP et IOP de la ville de Lyon qui sont totalement accessibles. Notre objectif à 2026 c’est d’arriver à 43%. Pour atteindre ce taux, nous allons viser prioritairement les établissements qui ne sont qu’à quelques pourcents de l’objectif. Pour les autres, nous allons travailler par bassins de vie en fixant des priorités dans chacun d’eux. Il n’est concrètement pas possible de passer de 11% à 100% d’ici aux prochaines élections, ce que nous regrettons. Nous allons pour cela travailler main dans la main avec le CARPA qui fédère les associations locales sur le sujet de l’accessibilité. »

Est-ce que le couleur vert foncé de la politique de la ville de Lyon et sa métropole n’est pas compatible avec l’accessibilité c’est à se poser la question. Quand à l’argument des moyens financiers, la dette de la Ville, va grâce à la nouvelle équipe municipale, atteindre plus de 640 millions d’euros par an d’ici 2026 (11 années pour rembourser) contre 389 millions d’euros en 2019 (3,5 années pour rembourser). A l’évidence l’accessibilité ne fait partie de ces investissements puisque l’échéance annoncée est 2035. Encore faudra t-il être reconduit en 2026.

Le plus incroyable dans cette affaire c’est que la loi qui date de 2005, prévoyait une accessibilité totale au 1er janvier 2015, que les politiques (François Hollande, Manuel Valls, Ségolène Royal, Sylvia Pinel, Marisol Touraine) l’ont reporté au dernier moment de 9 ans soit 2024 et le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet décide de reporter de 11 ans de plus cette échéance faisant fi de la loi. C’est une honte et un déni de citoyenneté et d’humanité, pire encore le maire est issue de l’ONG Handicap International et sa première adjointe Audrey Henocque est paraplégique et se déplace en fauteuil roulant électrique. L’équipe municipale de la ville de Lyon nous montre la considération qu’elle a pour les personnes en situation de handicap, en un  mot « aucune ».

La deuxième ville de France qui avait gagné « l’Acces City Awards » va repartir rapidement dans les villes à oublier pour toutes les personnes en situation de handicap qui souhaitaient la visiter ou s’y installer.

Nous allons bien sur essayé d’en savoir plus dans les prochains  jours !

A lire l’interview de Florence Delaunay de mars 2021
Handicap à Lyon : Rencontre avec Florence Delaunay
un bref aperçu de la loi 

 

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