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La Fagerh veut rendre plus lisible la réadaptation professionnelle

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La Fagerh (Fédération des Associations Gestionnaires et des Établissements de Réadaptation pour Handicapés) est un organisme incontournable en matière de formation des personnes en situation de handicap. Isabelle Mérian, la directrice nous présente cette structure. Elle nous donne également sa vision sur le système de formation des personnes handicapées qui, selon elle, manque de clarté.

 

 

Pouvez-vous nous présenter l’activité de la Fagerh ?

La Fagerh est une fédération créée à la fin de la seconde guerre mondiale pour intervenir de façon transversale sur les questions d’emploi et de formation professionnelle des travailleurs handicapés. Elle regroupe regroupe 57 associations et 130 établissements et services intervenant dans le secteur de la réadaptation professionnelle. Elle vise aujourd’hui à favoriser l’intégration professionnelle durable des personnes handicapées. Elle recense et diffuse l’information sur l’offre de service en matière de réadaptation professionnelle. Elle développe des partenariats avec les acteurs de l’orientation les MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées), et de l’emploi, les entreprises. Elle travaille avec les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et les associations pour faciliter les parcours vers l’emploi. Elle organise également des sessions de formation et d’analyse des pratiques pour améliorer le professionnalisme des acteurs.

Comment une personne en situation de handicap peut-elle bénéficier d’une formation ?

Si la situation de handicap est liée à un accident ou à une maladie qui oblige la personne à se reconvertir suite à une inaptitude à son poste, la personne peut bénéficier d’une formation de réadaptation professionnelle. Pour cela, elle doit obtenir une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et une orientation dans un centre ou une école de réadaptation professionnelle. Il faut en faire la demande à la MDPH de son département. Si son projet de reconversion mérite d’être muri et travaillé, elle peut demander une préorientation. Ceci consiste en un stage de 8 à 12 semaines visant à élaborer un projet professionnel compatible avec son état de santé.

Si la personne est salariée d’une entreprise et souhaite bénéficier d’une formation comme n’importe quel salarié, elle doit en faire la demande dans le cadre du plan de formation de l’entreprise ou du droit au congé des salariés. S’il y a des besoins d’adaptation, l’Agefiph peut intervenir en cofinancement.

Si la personne est travailleur d’Esat (Établissement et service d’aide par le travail), elle n’a pas à proprement parler un droit à la formation mais son établissement peut lui proposer des formations de courte durée à visée professionnalisante.   

 

Les formations sont-elles accessibles à tout type de handicap ?

Les formations dispensées en CRP (Convention de reclassement personnalisé) sont en principe ouvertes à tous sous réserve d’être compatible avec l’état de santé. Des progrès doivent encore être faits pour permettre l’accessibilité quelque soit le handicap. Par exemple, les règles doivent être assouplies pour accueillir les personnes à temps partiel ou discontinu. Ces derniers mois des nouveaux centres de préorientation ont été ouverts (à Nantes pour des déficients visuels, à Paris pour des personnes handicapées par la maladie mentale, en Seine-et-Marne pour accueillir des déficients auditifs). En région Auvergne et Centre, une offre de formation destinée aux travailleurs d’Esat est mise en œuvre depuis quelques années.

Qui finance les formations ?

Les formations dispensées dans les centres de réadaptation professionnelle sont intégralement financées par l’assurance maladie, la rééducation professionnelle étant une prestation en nature de l’assurance maladie. Ceci vaut également pour les stages de préorientation ou les UEROS (Unités d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale). Par ailleurs les personnes qui suivent une formation en CRP/ERP* ont le statut de stagiaire de la formation professionnelle ce qui leur permet d’être rémunérée pendant la formation.

Quels secteurs offrent-ils le plus d’opportunités pour les personnes en situation de handicap ?

Les PME sont les entreprises qui recrutent le plus et dont les process de recrutement sont parfois moins excluant.

 

Quelle est votre vision de la formation des personnes en situation de handicap ?

Aujourd’hui, la question centrale est celle de l’accessibilité de l’offre. Il n’y a pas assez d’information sur les possibilités d’accès aux différents systèmes de formation (reconversion en cas d’inaptitude, formation dans le cadre du plan de l’entreprise, accès à l’apprentissage, à l’alternance) sur le statut des personnes selon les dispositifs: la formation est-t-elle gratuite, payante ? Rémunérée ou non ? Le système n’est pas lisible. Le plus gros effort à faire porte sur l’amont : information et aide à l’orientation ainsi que sur l’adaptation des formations. Il importe également de ne pas négliger les formations préparatoires. Notre conviction : une intégration professionnelle durable ne peut s’envisager sans une formation de qualité.

 

Avez-vous des projets en cours ?

Principalement la mise en œuvre de notre projet fédéral : rendre plus lisible la réadaptation professionnelle, développer l’offre de pré orientation -nous comptons mener une étude en partenariat avec la CNSA (Caisse Nationale de solidarité pour l’autonomie) en vue d’étudier plus précisément les besoins, renforcer la cohérence de  l’offre de réadaptation professionnelle, renforcer les liens avec le secteur sanitaire, développer l’offre en direction des jeunes et des travailleurs d’Esat, développer le professionnalisme des acteurs.

*Convention de reclassement personnalisé /Ecole de Reconversion Professionnelle

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