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Jules Segers : Les athlètes handisport aux Jeux Paralympiques de Pékin

Jules Segers participera pour la première fois aux Jeux Paralympiques.
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Témoignage de Jules Segers, membre de l’équipe de France Handisport aux Jeux paralympiques de Pékin : « Le handisport est un milieu très convivial, nous plaisantons même de nos handicaps ». 

En photo : Jules Segers participera pour la première fois aux Jeux Paralympiques.

Sélectionné pour les Jeux paralympiques de Pékin 2022, Jules Segers, adepte de ski alpin handisport, vient de vivre ses premiers championnats du monde. Rencontre avec ce Haut-savoyard de 19 ans. 

Jules Segers, pouvez-vous vous présenter ?

Jules Segers : Je m’appelle Jules Segers, j’ai 19 ans et j’habite aux Gets, en Haute-Savoie. Je fais du ski alpin handisport et je suis hémiplégique du côté droit. C’est à dire que, à ma naissance, j’ai fait un AVC qui m’a paralysé tout le côté droit. Grâce à la rééducation, je peux utiliser ce côté droit, mais avec des difficultés.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours sportif ?

Jules Segers : Habitant à la montagne, et mon père étant moniteur de ski, c’est tout naturellement que je me suis mis au ski. Au début, j’ai rencontré des difficultés car je n’arrivais à faire des virages que d’un seul côté. Jusqu’à il y a 4 ou 5 ans. Je faisais les compétitions avec les valides jusqu’à qu’on me propose de participer aux compétitions handisport. J’y ai réalisé de bons résultats, ce qui m’a permis d’intégrer l’équipe de France.

Le handisport a-t-il toujours été une évidence pour vous ? 

Jules Segers : Oui, au début, quand on est jeune, c’est un peu particulier car on veut être comme tout le monde. Ce n’est pas un milieu comme les autres. Au départ, j’avais quelques réticences, mais elles sont vite parties. C’est un milieu très convivial où les gens sont sympathiques et drôles. On plaisante même de nos handicaps.

Avez-vous rencontré certaines difficultés ? 

Jules Segers : Dans le cadre du ski, j’ai rencontré une difficulté majeure : je n’arrivais pas à tenir mon bâton. C’est mon père qui était obligé de me scotcher mon bâton dans la main. À part cela, je n’ai rencontré aucune difficulté notable.

Jules Segers, faites-vous des études en parallèle du ski handisport ?

Jules Segers : Oui, je suis en DUT informatique à l’IUT d’Annecy. J’ai le droit à un aménagement spécialisé car l’hiver je suis énormément absent pour les entrainements et les compétitions. J’aurais même pu réaliser mon DUT en 4 ans, au lieu de 2, mais finalement, avec le Covid et l’annulation des compétitions, je n’ai pas eu besoin de cette adaptation. 

Vous avez participé aux championnats du monde, comment se sont-ils passés pour vous ?

Jules Segers : J’ai vécu ces championnats de manière assez spéciale car j’ai eu le covid juste avant le départ. Ce qui a fait que j’ai raté 3 disciplines : la descente, le super-G et le super combiné. Je suis donc arrivé pour les 3 dernières disciplines : slalom géant, slalom et parallèle. Mentalement, c’était un peu compliqué. En plus de cela, la neige norvégienne était différente de la neige française. Ce qui a fait que mes résultats ont été décevants. Mais ce championnat a quand même été une super expérience. 

Pour la première fois, les trois sports (ski alpin, ski nordique, snowboard) étaient réunis. Qu’en avez-vous pensé ?

Jules Segers : J’ai trouvé ça super. Cela nous permis d’aller voir les autres membres de l’équipe de France pendant nos jours de repos. Cela met une réelle dimension conviviale et on se rapproche du fonctionnement des Jeux Paralympiques.

Que représentent pour vous les Jeux Paralympiques ? 

Jules Segers : Pour moi, c’est la plus grande compétition qui existe. Déjà médiatiquement, c’est l’une des rares fois où la lumière est mise sur le handisport. C’est notre plus grand projet. Pendant quatre ans, on ne se prépare que pour cet évènement. 

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les épreuves de ski alpin aux Jeux Paralympiques ? 

Jules Segers : Dans un premier temps, il faut savoir que toutes les épreuves sont présentes aux Jeux paralympiques de Pékin sauf le slalom parallèle. Au niveau des catégories de handicap, il y a 3 podiums : la catégorie des personnes malvoyantes, celle des handicaps assis et celle des handicaps debout. J’appartiens à la catégorie des handicaps debout. Au sein de ces catégories, selon notre handicap, des coefficients s’appliquent. Plus notre handicap est important, plus le pourcentage de notre temps prélevé se rapproche de 100%.

Pour vous, quels sont les points forts de votre discipline ? Et pourquoi conseillerez-vous de la pratiquer ? 

Jules Segers : Pour moi, le ski alpin est un sport assez ouvert, on peut aller d’une piste à l’autre, faire du hors-piste. Le ski permet également de prendre l’air et d’être en pleine nature. 

Selon vous, comment le handisport pourrait avoir une meilleure visibilité ? 

Jules Segers : C’est très compliqué de répondre à cette question, mais je pense que cela passe par les médias. Si les gens parlent plus de foot que de ski, c’est parce que les médias communiquent plus autour du foot que du ski. 

Palmarès de Jules Segers 

  • 3e aux Championnats de France 2018 de ski cross

  • 3e aux Championnats de France de slalom en 2019
  • 6e aux finales des coupes d’Europe 2019 de slalom
  • Médaille d’argent aux Jeux Européens de la Jeunesse de 2020 en slalom géant.
  • 3e en Coupe d’Europe de Super-G en 2020
  • 6e aux Championnats de France de Super combiné 2020
  • 23e en géant et 14e en slalom aux championnats du monde de Lillehammer en 2022

Pour suivre de plus près les Jeux Paralympiques : https://olympics.com/fr/beijing-2022/paralympiques

Propos recueillis par Tom VIGNALS 

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