PARIS, 31 mars 2010 (AFP) – Le gouvernement a rejeté mercredi l’idée de créer une allocation au niveau du Smic pour les personnes handicapées, comme le réclame le collectif d’association « Ni Pauvres ni Soumis », estimant que de nombreuses personnes y perdraient financièrement. « Le gouvernement a examiné attentivement la proposition d’instaurer un revenu minimum individuel d’existence en lieu et place de l’Allocation adulte handicapé (AAH) », a déclaré à l’Assemblée nationale la secrétaire d’Etat à la Famille et à la Solidarité, Nadine Morano.
La création d’un « revenu égal au Smic brut conduirait logiquement à revoir l’attribution automatique de certains droits, notamment la demi-part fiscale supplémentaire » accordée aux personnes victimes d’un fort handicap ou encore l’exonération de la taxe d’habitation, a affirmé Mme Morano.
« Les impacts montrent qu’il y aurait 40% de perdants (avec une) perte moyenne d’environ 263 euros par mois » a-t-elle poursuivi, en réponse à une question du député UMP de la Loire Jean-François Chossy.
Les associations demandent aussi que le revenu soit individualisé et non pas calculé en fonction des revenus de tout le foyer, de façon à éviter une certaine dépendance entre conjoints.
Mais, explique-t-on dans l’entourage de Mme Morano, le mode de calcul actuel est plus avantageux car il permet de verser une allocation plus élevée.
« Le nombre de perdants atteint 60% chez les couples avec enfants et 80% pour les familles monoparentales », selon Mme Morano.
Des milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues pour réclamer un « revenu minimum d’existence » au niveau du Smic (environ 1.000 euros).
Nicolas Sarkozy a promis la hausse de l’AAH de 25% étalée jusqu’en 2012.
Elle se montera à partir de jeudi à 693 euros par mois pour une personne seule.
Le seuil de pauvreté est situé aux alentours de 900 euros par mois.
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