Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Festival International du Film sur les Handicaps : Témoignages et regards

Princesse Sylvia Sisowath Festival International du Film sur les Handicaps
Écouter cet article

Découvrez les témoignages des participants du Festival International du Film sur les Handicaps !

La quatrième édition du Festival International du Film sur les Handicaps aura lieu du 7 au 12 février 2020 à Lyon. Un événement ouvert à tous qui permettra au public de découvrir des courts et longs métrages de réalisateurs en provenance des cinq continents. À travers ces interviews réalisées par Alexandre Périchon, nous vous proposons les témoignages de plusieurs personnalités qui prendront part à cette nouvelle aventure.

Son Altesse Royale, la Princesse Sylvia Sisowath du Cambodge : marraine du FIFH

Pouvez-vous nous donner votre avis sur l’édition 2019 ? 
L’édition 2019 était d’une richesse et d’une qualité exceptionnelle sur la diversité des films proposés que sur les débats animés par de personnalités très engagées

Quels sont les films qui vous ont le plus marqué ? 
Les films qui m’ont le plus touchés sont : Inside the belly of dragon, Watch me, Mara del Cormorani

Cette année une carte blanche est donnée à Davy Chou, réalisateur Cambodgien. Pouvez-vous nous parler de son cinéma ? 
J’ai croisé Davy Chou à ses débuts. Il avait pour ambition de faire renaître le cinéma des années 60. Il y a réussi. Il a cette volonté de porter à l’écran la vie de ces jeunes de tout horizon, les moeurs et coutumes du pays.

L’objectif du FIFH est se déplacer de villes en villes et de pays en pays. Pensez-vous que ce soit utile ? 
L’objectif du FIFH de se déplacer de ville en ville et de pays en pays est primordial pour que la différence n’existe plus à travers le regard.

En photo principale : Son Altesse Royale, la Princesse Sylvia Sisowath du Cambodge.

Philippe Caza : Directeur artistique du FIFH

Certains pensent que le mot HANDICAP dans le titre du FIFH peut être handicapant pour le rayonnement du FIFH. Quel est votre avis sur la question ?
Nous y avons beaucoup réfléchi et nous voulons éviter les euphémismes “politiquement corrects” ou les appellations fourre-tout comme “les différences”, trop ouvertes. « Le handicap n’est pas le handicap, c’est pourquoi je l’appelle handicap », dit le philosophe Alexandre Jollien, s’inspirant d’un köan Zen. C’est-à-dire que les choses ne sont pas le nom qu’elles portent, certes, mais il faut bien les nommer, et les nommer juste – et ce nom ne les entache pas. Vivre avec, pouvoir en parler, c’est d’abord assumer le terme, y compris la gêne qui l’accompagne.

Par contre nous avons décidé d’un léger changement dans l’intitulé : c’est maintenant le Festival International du Film sur les Handicaps, parce que parler du handicap, c’est une généralisation qui peut être vue comme discriminante, une étiquette collée sur une grande variété de situations spécifiques. Donc appelons un chat un chat, mais ne les mettons pas tous dans le même panier !

L’affiche 2020 montre une sirène. Quel est le rapport avec le Festival International du Film sur les Handicaps ?
Ça tient à ce fameux conte de La Petite Sirène qui, hors de l’eau, se retrouve une sorte de (jolie) handicapée. D’ailleurs, la sirène est déjà dans notre logo et dans la statuette des trophées. C’est aussi pour prolonger les affiches précédentes que nous avons voulu une grande étendue d’eau et que nous n’avons pas lésiné sur le ciel bleu ! Sans oublier le charme… et l’humour, puisque nous lui avons attribué un vélo !

Quelle est la tendance de l’édition 2020 ?
En toute humilité, nous sommes convaincus d’avoir notre meilleure sélection depuis nos débuts. Peut-être plus d’humour, de tendresse… et une part de provocation. Il y a le fait, aussi, que nous avons renoncé à limiter les court-métrages à la durée de 6 minutes, et ce parce que nous avons reçu nombre de bons films de 15 minutes. Il aurait été dommage de s’en priver !

Philippe Caza

Félix Binder : réalisateur du long-métrage fiction en compétition : « RED BRACELETS »

Comment définiriez-vous votre carrière de réalisateur, et pourquoi avez-vous choisi de traiter du thème du handicap ? 
Je crois que ma passion pour le cinéma remonte à mon enfance. Je n’étais qu’un enfant quand je réalisais déjà mes premiers westerns à l’italienne avec des cow-boys en plastique grâce à la caméra Super 8 du père de mon voisin. Ils étaient mauvais bien sûr, et même pire, ils étaient très longs parce que je n’avais aucune notion de montage…

Même si je m’amusais beaucoup à les faire, je n’ai jamais pensé à l’époque que je deviendrais un jour un réalisateur, ni que j’en ferais mon métier. J’ai grandi dans une petite ville au sud de l’Allemagne, et je ne connaissais personne dans le cinéma ou la télévision. Mais la passion est demeurée intacte, et j’ai continué à réaliser des courts métrages, avant de rencontrer un réalisateur et un directeur photo à l’occasion d’un stage, qui avaient tous les deux fait une école de cinéma à Hambourg, et qui me l’ont recommandée. J’y ai tenté ma chance et j’ai été accepté…

Quand j’en suis sorti, j’ai commencé à travailler sur des émissions pour la télévision, des séries, principalement des comédies et des programmes pour les enfants.

C’est en 2015 que j’ai entendu parler pour la première fois des Bracelets Rouges, une histoire écrite par et basée sur la vie d’Albert Espinosa, qui a passé lui-même 10 ans de sa vie dans les hôpitaux, après qu’on lui ait diagnostiqué un cancer. C’est une des histoires les plus fortes qu’il m’ait été donné de lire, et j’avoue me sentir privilégié d’y avoir été associé. (Albert a même fait une petite apparition dans le film, vers la fin).  

Les Bracelets Rouges est mon premier long métrage, et même si le film se passe dans l’univers hospitalier et si les personnages sont tous confrontés à des maladies graves, le film n’est pas une histoire de maladie et de handicap. Je vois Les Bracelets Rouges plutôt comme une histoire d’espoir, d’amitié et de vie.

Félix Binder

Raphaël Rebibo : réalisateur du long-métrage fiction en compétition « AMOR »

Comment définiriez-vous votre carrière de réalisateur, et pourquoi avez-vous choisi de traiter du thème du handicap ? 
« Je suis un cinéaste artisan : J’écris, réalise et produis mes propres scénarios. Le film « AMOR » est une belle histoire d’amour dont le héros est une jeune tétraplégique qui se bat contre tous pour rester libre et maître de son destin malgré son handicap. »

Raphael Rebibo

Raphael Rebibo

Une question pour Aurélie Gurdal réalisatrice du « Pari d’Annette » 

Comment définiriez-vous votre carrière de réalisatrice, et pourquoi avez-vous choisi de traiter du thème du handicap ? 
C’est l’envie de mettre en image des messages forts qui m’a conduite à la réalisation de films. Diplômée de sciences politiques en 2013, j’ai d’abord travaillé dans des instituts de sondage sur des problématiques sociétales. Le Pari d’Annette est mon premier documentaire et court-métrage.

En 10 minutes, je souhaitais dresser le portrait d’Annette, une senior qui – au départ de ses filles – a fait le pari de vivre en colocation avec des étudiantes. Le film est né de l’envie de parler de la solitude dans les grandes villes et des nouvelles formes de solidarité qui émergent au-delà des liens du sang. Ce n’est qu’en rencontrant Annette, paralysée suite à une poliomyélite, que le handicap s’est invité comme sujet secondaire. Le film devait rester centré sur l’histoire entre Annette et Laura, sa colocataire actuelle. Je ne voulais ni mettre en évidence le handicap d’Annette, ni le cacher mais simplement filmer Annette dans son quotidien tel qu’elle le vit. Annette a une force de caractère et une joie de vivre incroyable, elle a toujours fait en sorte que son handicap ne soit ni un obstacle pour elle, ni pour ses proches. Son fauteuil devient même parfois « une voiture de course » pour amuser sa petite fille qui monte debout à l’arrière ou encore un moyen de transport pour se déplacer du Nord de Paris au 13ème arrondissement, chose difficile pour un simple piéton.

Ce film a été une très belle rencontre humaine, Annette est une femme que j’admire. Je la remercie pour la confiance qu’elle m’a accordée, ainsi que Laura et l’équipe du film : Mariette Garault pour ses belles images, Eliott Bourel pour la richesse des sons enregistrés, Pierre Jond pour le rythme du montage, Andrea Boccadoro pour la sensibilité de sa musique, Étienne André pour la justesse du montage et mixage son, Jérémy Gurdal pour la précision de l’étalonnage. 

Aurélie Gurdal

Propos recueillis par Alexandre Périchon pour le Festival International du Film sur les Handicaps.

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn

Commentaires