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EYESCHOOL : Le cartable numérique qui rend l’école accessible

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Thales, le CENTICH, l’INSHEA et Synerlog commercialiseront, courant 2014, un nouveau dispositif numérique conçu pour améliorer la vie scolaire et professionnelle des personnes déficientes visuelles, auditives, ou souffrant de troubles sévères du langage. Rencontre avec Gérard Lefranc, directeur mission insertion chez Thales.

 

EyeSchool, qu’est-ce que c’est ?

EyeSchool est un nouveau dispositif portable destiné à faciliter l’accès à la lecture, l’écriture et la prise de note des personnes déficientes visuelles, auditives, ou souffrant de troubles sévères du langage (Dys). Il permet notamment de suivre ce qui est écrit sur un tableau blanc, à craie, un PowerPoint, ou un vidéoprojecteur; et de traiter, scanner et enregistrer des documents pour les oraliser les revoir autant de fois que nécessaire. Il s’adresse aux enfants et aux étudiants dans le cadre de leur scolarisation, mais peut aussi être utilisé par des salariés dans un cadre professionnel, ou toute autre situation faisant appel à la lecture ou l’écriture.

 

Comment se présente ce dispositif ?

EyeSchool prend la forme d’un cartable électronique, qui comprend un ordinateur portable, un petit scanner, une caméra et une barre de capture numérique fixée au  tableau. Celle-ci capte les mouvements de la main qui écrit et les retranscrit sur l’écran de l’ordinateur portable grâce à l’interface « Portanum », logiciel d’aide à la vision conçu initialement par Thales (en partenariat avec le CDRV, l’APEDV et la Mutualité  Française Anjou Mayenne) pour aider à la lecture de documents éloignés: tableau, écran de  vidéo projection… Ainsi, l’ordinateur, relié à une webcam haute résolution, ou un caméscope qui enregistre ce que les élèves n’arrivent pas à lire, va filmer via ce logiciel, zoomer et appliquer les traitements d’image nécessaire pour une adaptation à chaque type de pathologie (inversion, fausses couleurs, amélioration du contraste, de la luminosité, de la netteté…). Les images sont également sauvegardées pour permettre de revoir les cours ou séquences voulues à l’infini.

 

Comment est né EyeSchool ?

Ce dispositif est issu du travail de neuf techniciens de Thales dans le cadre des investissements d’avenir pour le développement de services numériques innovants tournés vers l’e-éducation. Ils ont choisi de travailler sur le handicap à partir de notre ancien système « Portanum », prédécesseur d’EyeSchool. Projet pour lequel nous nous sommes rapidement rapprochés du CENTICH (Centre d’Expertise Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Autonomie) et de l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Eyeschool a alors été retenu par le Ministère de l’Education Nationale après une expérimentation auprès de 25 élèves de Maine et Loire.

 

Où en est le développement d’EyeSchool à l’heure actuelle ?

Depuis la rentrée 2013, nous déployons EyeSchool auprès de 400 élèves en classe primaire, collège et lycée, à Toulouse, Nantes, Marseille et Créteil. Nous menons également une expérimentation dans le milieu universitaire en lien avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. La difficulté étant de le rendre tout aussi fonctionnel dans un amphithéâtre.

Dans le même temps, nous opérons un transfert de compétences vers la société Synerlog, qui aura pour mission de commercialiser EyeSchool dans toute la France dès courant 2014.

Il sera vendu au prix d’un bon ordinateur portable, et il n’est pas exclu que les étudiants puissent bénéficier d’aides au financement de la part de leur académie, comme c’est déjà le cas aujourd’hui pour l’achat ou le prêt de pc portables.

Dans quelle mesure pensez-vous qu’EyeSchool pourra avoir un impact sur l’accès des jeunes en situation de handicap aux études supérieures – aujourd’hui sous-représentés?

Il n’y a pas un seul système qui permette d’améliorer l’accès des jeunes handicapés aux études supérieures, mais de nombreuses initiatives qui peuvent faire avancer les choses progressivement. EyeSchool est un dispositif qui peut simplifier les choses sur un plan technique mais qui ne remplacera pas l’humain. C’est pourquoi nous mettons en œuvre parallèlement, et ce depuis 22 ans, une politique de ressources humaines tournée vers le handicap.

En quoi consiste cette politique de ressources humaines?

Elle repose sur une prise en compte du handicap à tous les niveaux (ressources humaines, stratégie, sécurité, système d’information…), et sur un accompagnement des salariés handicapés pour les maintenir à leur poste aussi longtemps que possible et leur permettre d’évoluer au maximum tout au long de leur carrière, notamment via la formation.

Nous travaillons également avec des ESAT et avec d’autres entreprises pour améliorer la réflexion sur le recrutement et l’insertion professionnelle.

Pour ce qui est des jeunes, plus particulièrement, nous mettons en place des accords de partenariats avec des établissements de formation et les universités, pour leur faire découvrir très tôt le monde de l’entreprise, et surtout leur montrer que beaucoup de métiers leur sont accessibles et qu’ils ne doivent pas se fermer des portes à cause de leur handicap. Sur le plan global, Thales emploie aujourd’hui sur ses 50 sites français plus de 1670 personnes en situation de handicap et atteint un taux d’emploi de travailleurs handicapés de 5,48%, avec pour objectif d’atteindre les 6% en 2014.

 

Plus d’infos sur Thales : www.thalesgroup.com

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