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Déficience auditive : Acceo Tadeo propose des solutions de communication

Acceo Tadeo, des solutions de communication pour la déficience auditive
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Acceo Tadeo, des solutions de communication pour la déficience auditive

Dans le domaine de la déficience auditive, la compensation passe habituellement par les services d’un ou plusieurs interprètes en langue des signes ou de spécialistes de la transcription instantanée de la parole. Cette solution reste cependant limitée du fait des nombreux besoins parallèles répartis sur tout le territoire. C’est le bon sens qui a amené Hervé Allart de Hees et ses partenaires à produire une solution numérique qui peut répondre à des besoins aussi variés qu’éloignés les uns des autres en temps réel. Cette solution articulée en deux offres bien distinctes nous est présentée par son créateur.

Quelle est l’origine de l’offre Acceo-Tadeo ?
Nous avions créé Tadeo à l’initiative de grandes entreprises qui nous demandaient des solutions d’interprétation en langues orales et en visio pour des groupes de distributions pour accueillir leurs clients. Une fois le service créé, ils nous ont dit : « Si vous êtes capables de mettre en ligne un interprète en ouzbek en visio et en temps réel, on pourrait peut-être le faire avec des interprètes en LSF ou en transcription de la parole ». J’ai trouvé cela très séduisant et nous avons développé ce service avec ces grandes entreprises. Au départ il s’agissait plus de faciliter la communication entre des personnes qui ne parlaient pas la même langue que de compenser un handicap. Ce qui a fait la réussite de ce projet c’est que nous l’avons voulu rapide, dynamique et au service des entreprises. Notre offre est d’ailleurs bien plus large que la transcription de la parole ou l’interprétariat en LSF avec un éventail de 100 langues différentes. Tadeo a pour objectif dès l’origine de permettre à des personnes sourdes de pouvoir travailler comme n’importe quel autre collaborateur de l’entreprise. Acceo adresse l’accueil du public sourd ou malentendant ou entendant non francophone, qu’il soit client, administré ou usager et qui souhaite entrer en relation avec nos clients. Il permet aux personnes ayant une déficience auditive entre autres de téléphoner à la mairie, à la MDPH, au médecin, à une boutique ou toute autre structure cliente d’Acceo, qu’elle soit publique ou privée. Ce qui nous intéresse, c’est aussi le parcours client car il ne suffit pas de prendre rendez-vous chez le médecin, une fois que vous y êtes il faut aussi pouvoir se faire comprendre.

Nos solutions reposent sur l’humain qui fait nettement la différence et restera au cœur de nos dispositifs même si ceux totalement automatiques, permettant la seule transcription, deviennent de plus en plus performants. Nos dispositifs totalement automatiques, comme il en existe sur le marché, sont mis gratuitement à la disposition de nos clients qui le souhaitent en complément du service expert qu’ils ont souscrit.

Que pensez-vous du volet accessibilité de la loi de 2005 et de ce qu’il est devenu en 2019 ?
Je pense que si une loi n’est pas accompagnée, et notamment dans ce domaine, il est très difficile d’en atteindre les objectifs. Ensuite on essaie de transformer les choses pour que l’objectif qui devait être atteint le soit, mais en créant beaucoup d’insatisfactions, et on se retrouve avec des situations de « pseudo compromis » qui contrarient les personnes handicapées, même si au départ la loi était certainement un peu trop ambitieuse et trop compliquée. Quand il n’y a pas d’accompagnement dans la durée, on ne corrige pas en temps réel alors que c’est ce qui est véritablement pertinent.
L’image que l’on a de cette loi de 2005, c’est qu’elle est fondamentale, mais en même temps très mal accompagnée, et le résultat est de l’insatisfaction et de la contrariété.

Est-ce que la déficience auditive a été suffisamment prise en compte par cette loi ?
Globalement non, mais ce n’est pas vraiment la loi de 2005 qui est en cause c’est le contexte. Le vrai sujet, et le cœur de tout dispositif concernant le handicap, c’est l’article 225-1 du code pénal sur la discrimination qui doit conduire les établissements concernés à s’interroger en permanence sur l’accueil qu’ils réservent aux personnes handicapées. Autant sur le sujet de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, on peut dire que dans les espaces commerciaux le sujet a été relativement traité, mais sur les sujets de la déficience visuelle et auditive il n’y a pas eu grand-chose. Ce qui peut se comprendre en partie car les solutions numériques et digitales ne sont pas si anciennes que ça et en 2005 elles étaient encore embryonnaires, nous étions au début de la vulgarisation des accès internet et du haut débit. Ce n’est que depuis une petite dizaine d’années que ces services peuvent êtres mis en place et démocratisés. Aujourd’hui la limite réside surtout dans un problème de convictions des acteurs. Légiférer n’est pas toujours une bonne chose car plus on légifère plus les acteurs se réfèrent à la législation et en oublient le parcours d’usage du client – qui demande d’aller au-delà de la simple législation car l’humain entre en jeu. Dans le domaine bancaire, par exemple, on met l’accent sur ceux qui ont la plus grosse capacité d’épargne, c’est-à-dire ceux qui ont la cinquantaine, mais les problèmes de surdité arrivent bien plus tard et cette clientèle n’est pas prise en compte dans ses besoins.
Notre service permet de compenser cela et de s’adresser à une clientèle « nouvelle ». C’est donc par intérêt commercial et non pour répondre à la loi. Les collectivités locales n’avaient pas nécessairement d’obligations. Pour autant, quand un maire se présente aux élections il doit mettre en place les services qui lui permettent d’être réélu par le plus grand nombre. Nous essayons de travailler en intelligence sur les besoins de nos interlocuteurs sans pour cela faire appel à la législation.

Que pensent les personnes déficientes auditives de la situation ?
Certaines aimeraient que ça se généralise plus vite. Malheureusement la loi numérique a légiféré de manière totalement désorganisée et il y a des trous dans la raquette. Nous avions de notre côté proposé un texte pour rétablir les différents manques de cette loi, sans réel succès…

Quelles sont les principales difficultés pour offrir un service pleinement adapté à des personnes déficientes auditives ? 
Aujourd’hui c’est surtout une question de temps car les réponses technologiques et humaines existent. Il y a aujourd’hui des offres « expert » comme la nôtre ou des offres grand public, même si les acteurs ne sont pas très nombreux sur le marché. En France, je peux dire que nous sommes même très avancés par rapport à de nombreux pays, y compris en Europe. Nous avons une capacité d’innovation et de satisfaction clients professionnels en rupture avec ce qui se fait ailleurs. Nous avons la capacité à apporter une répondre pragmatique alors que dans de nombreux pays l’approche est compassionnelle. Notre offre est d’ailleurs en activité dans de nombreux pays francophones et nous commençons aussi à travailler en Allemagne.  

Compte tenu des coûts importants des interprètes en LSF, vous présentez-vous comme une alternative économique pour compenser la déficience auditive ?
Non, pas du tout. Il est vrai que les interprètes représentent un coût mais notre service aussi. Les services que l’on amène ne sont pas moins coûteux mais mutualisés, c’est ce qui fait que l’on peut lisser les coûts. Nos services permettent de se dire que si une réunion démarre pour une heure à Brest, une heure après, notre même interprète peut intervenir sur une autre réunion à Strasbourg.  Nous avons cette capacité à pouvoir répondre en temps réel à des situations radicalement différentes, ce que ne peut pas faire un interprète physique. Mais nos interprètes ne peuvent pas travailler à 100% toute la journée car c’est épuisant. Nous apportons autre chose pour des besoins différents. 

Quels sont les défis à relever pour que les personnes déficientes auditives trouvent leur place dans la société ?
Pour moi l’inclusion passe par l’emploi donc il est impératif que toutes les personnes sourdes puissent avoir accès à des services tels que les nôtres.
Et là nous aurons franchi un grand pas. Ces personnes pourront aussi utiliser ces services pour leur vie personnelle, c’est la moindre des choses que l’on puisse faire. Le vrai levier c’est de permettre la généralisation de ce type de service à tous les salariés et nous auront gagné. Il existe encore trop de freins et je ne suis pas du tout certain que la réforme en cours sur l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, qui dure bien trop longtemps, permettent de les lever, voire au contraire elle risque d’en rajouter. Les résultats obtenus par le passé l’ont été par l’engagement des employeurs, des secteurs privés comme publics. Même si ces résultats étaient perfectibles, on connaissait les défauts et avantages du modèle, il suffisait de les corriger. L’incertitude et l’absence de repères créées par la méthode employée pour cette réforme dont on ne connait toujours pas encore le contenu détaillé ne peut qu’impacter les personnes handicapées. À mon sens, la compensation du handicap devrait même relever du droit constitutionnel. Les compensations qui permettent à une personne handicapée d’accéder à un emploi et d’exercer un métier se doivent d’être automatiques et rapides.

Plus d’infos sur : www.acceo-tadeo.fr

En photo : Le dispositif Acceo-Tadeo LSF en action.

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