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Culture et crise sanitaire : Une rentrée difficile pour les acteurs culturels

Culture et crise sanitaire : Une rentrée difficile pour les acteurs culturels
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Comment concilier culture et crise sanitaire ? Un casse-tête et une période difficile pour les acteurs culturels

Article réalisé par Pascal Parsat en partenariat avec Audiens et paru dans le magazine Handirect d’août-septembre-octobre 2020. Septembre a rimé avec reprise du travail, des activités, des pratiques. Effectivement, chacun a dû reprendre le chemin de ses activités, tout du moins pour une grande majorité. Oui, mais, car il y a un mais, qu’en sera-t-il pour les professionnels de la culture ? Comment vont-ils concilier culture et crise sanitaire ? Et donc pour les usagers de culture ? Nul n’ignore désormais combien ce secteur d’activités a et subit encore de plein fouet les conséquences du confinement, des restrictions sanitaires attachées au déconfinement.

Les perspectives de rebond sont minces, et l’on dit que rien ne reviendra à la normale avant 2023.

On fait quoi en attendant ? Petit retour en arrière. Les festivals estivaux pour la plupart ont été annulés. Les salles de spectacles, les cinémas, les musées ont été fermés. Les professionnels qui font la culture contraints de suspendre leurs projets. Les dates contractualisées annulées, à défaut reportées. Mais à quand ? Comment ?

Les étudiants artistiques ont fini leurs formations par évaluation, sans avoir pu présenter leurs projets, leur travail, leurs univers. Ceux qui étaient en recherche d’une alternance en entreprise ont dû renoncer. Pourront-ils valider leurs acquis, et obtenir leur diplôme ?Quelles perspectives d’emploi pour eux ? Quelles places dans les organismes de formation, si certains doivent redoubler leur fin de cursus pour le faire valider ?

L’emploi est suspendu aux décisions préfectorales qui annulent plus qu’elles ne conservent les programmes prévus. Le fait que le festival Off par exemple ait été annulé, quand on sait que 1 spectacle sur 4 joués en France serait choisi à Avignon… Faut-il en dire plus, pour apprécier justement la crise sévère de l’emploi qui se profile pour les professionnels ?

Les intermittents sont à l’arrêt, et souffrent à plusieurs endroits de la situation.

Perte de revenus naturellement, mais aussi pertes de perspectives rassurantes. Oui des théâtres ont rouvert leurs portes, en divisant par deux leurs recettes, donc altérant leur économie, leurs projets, leur survie. Ils sont rares, et souvent avec des pièces, des concerts aux intervenants artistiques réduits.

Les partenaires financiers, eux-mêmes impactés, ont dû revoir les moyens alloués. Les spectateurs empêchés dans leur ensemble, ont revu leurs programmes culturels, coincés entre déplacements incertains et festivals revus, d’où la création 2020 n’est plus au programme. Tout autant inquiets pour eux-mêmes, et les moyens qui seront les leurs dans quelques mois, à la rentrée donc, ils ont pour beaucoup réduit leurs dépenses culturelles.

Autre aspect. Les activités culturelles des institutions qui ont été arrêtées sans autre forme de procès, pour protéger les résidents. C’était là aussi, un vecteur d’emploi pour les artistes.

À saluer la démarche portée par I2ml, Institut méditerranéen des métiers de la longévité, qui porte le festival « Ehapdons nous », dont Audiens est partenaire http://ehpadons-nous.fr/

Voilà une heureuse manière de faire de la culture au bénéfice de celles et ceux qui en sont éloignés trop souvent, et de redonner aux artistes et techniciens du spectacle vivant des espaces de travail, de partage de leur art, de leur passion. Sans se fixer sur le seul secteur du spectacle vivant, les tournages pour le secteur du cinéma, de l’audiovisuel sont arrêtés, ou rares à être repris, avec moultes mesures de précaution qui ont conduit à revoir les scénarii. Pourtant, les rediffusions, ce qui n’existe qu’en France, permettent de rémunérer les artistes, les auteurs, sur le droit acquis de rediffusion sur les écrans linéaires (télévisions)

Cela ne sera pas suffisant.

Heureusement, les français aiment leur culture, la défendent, la protègent. Alors quand les professionnels ne font pas de culture, les usagers en sont privés. Pourtant, ne regardons pas le verre à moitié vide, mais plutôt à moitié plein. Nombre des festivals n’ont pu se tenir, nombreux sont ceux qui se sont reportés sur des temps plus sûrs.

Nombreux aussi ceux qui se sont réinventés le temps d’un été.

Ainsi, Avignon, le plus grand festival de théâtre au monde, en partenariat avec France TV, dont France 5 et la plateforme Culture Box, pour ne citer que quelques-uns des partenaires institutionnels mobilisés en soutien, propose des séances de projection des captations de ces précédentes éditions. Cela s’appelle « un rêve d’Avignon ».
https://festival-avignon.com/fr/un-reve-d-avignon-15956

Et se regarde aussi sur les écrans où l’on veut, quand on veut… https://www.france.tv/spectacles-et-culture/

Une heureuse occasion de revenir sur de formidables spectacles, et d’y accéder pour celles et ceux qui n’ont pu s’y rendre en leur temps, voir y accéder par déficit d’accessibilité à l’œuvre. Une multitude de programmes culturels pour occuper pendant le confinement, mais aussi cultiver l’été, les vacances. À cet égard, l’intervention de la commission culture du CNCPH a permis que l’accessibilité soit mieux satisfaite dans les offres proposées.

Voir sur ce lien https://www.culturecheznous.gouv.fr/search?search=ACCESSIBILITE

Honorons-nous que le Ministère de la culture français, comme aucun autre pays, ait très vite réagi, en mobilisant des moyens, en s’attachant le savoir-faire d’Audiens à cet effet.

https://www.culture.gouv.fr/Aides-demarches/Covid-19-le-ministere-informe-les-professionnels/Covid-19-les-mesures-de-soutien-pour-la-Culture-secteur-par-secteur

https://www.audiens.org/actu/crise-du-coronavirus-audiens-se-mobilise.html

Le magazine la Scène aussi http://intermittents.lascene.com/

Netflix pour sa part, toujours avec Audiens a mobilisé des fonds d’urgence pour soutenir les professionnels du cinéma, et les producteurs de programmes audiovisuels.

https://media.netflix.com/fr/press-releases/netflix-and-audiens-establish-new-covid-19-film-and-tv-emergency-fund

Culture et crise sanitaire : Une étude pour aider le secteur à reprendre ses activités après le déconfinement

À noter qu’Audiens, incontestablement mobilisé au bénéfice des professionnels de la culture a commandé au professeur François Bricaire, une étude afin d’imaginer les grands principes permettant aux secteurs culturels, et celui du spectacle en particulier, de reprendre ses activités après le déconfinement.
Cette étude, a fait l’objet d’un rapport, qui fut remis le 30 avril dernier à l’Elysée.
https://www.audiens.org/files/live/sites/siteAudiens/files/03_documents/groupe/CP/Rapport-Bricaire_La-Culture-et-le-déconfinement-Covid-19_052020.pdf

L’enjeu étant d’apprécier l’organisation des réouvertures des lieux de culture.

Pourtant, si cela a soulagé des difficultés immédiates, cela ne peut durer éternellement. Sans compter l’impact sur tous ceux qui non font de la culture mais accompagnent, vivent de la culture.

Les imprimeurs, les décorateurs, chargés de diffusion, les costumiers, accessoiristes… Les restaurants, les voyagistes, les lieux d’hébergement, les commerçants… Voilà pour le plan économique. Et sur l’autre, l’humain ? Nul n’ignore désormais combien le confinement a créé, révélé, aggravé de situations. Personnes seules, âgées, handicapées, sensibles…

Audiens, a pris en compte ces situations, en proposant des écoutes pour libérer la parole, apporter des conseils, proposer des solutions à ses adhérents.

https://www.audiens.org/accueil/actualites/actus-audiens/listeactusaudiens/aidants-familiaux-une-plateforme-d-ecoute-psychologique-a-votre-disposition.html

La rentrée sera naturellement différente pour ces personnes, celles qui les aident, les accompagnent au quotidien, et d’autant plus que privées d’activités professionnelles, elles semblent tout naturellement mobilisables, disponibles…

Et le handicap ? A l’occasion du changement de gouvernement de juillet 2020, le CNCPH s’est ému que l’accessibilité semble s’éloigner des préoccupations nationales. Le premier ministre s’est engagé en réponse à la mise en place d’une conférence nationale du handicap prochaine, 5 mois après celle qui vient de se tenir.

À ce propos l’Université organisée par le CNCPH fin août, sera une heureuse occasion d’apprécier les enjeux de l’après. Tant pour l’emploi, les études, l’accessibilité, la culture, la santé…

Juste avant la rentrée… Cette rentrée qui ne peut pas, plus se priver de culture. Notre culture si elle a survécu grâce au numérique, peut-elle s’en satisfaire ? S’y arrêter ? Peut-on se dire que le seul moyen de se cultiver, passe désormais par le numérique ? Si ce dernier réduit les endroits d’inaccessibilité, il pose aussi le question du sens de la culture.

Sa vertu est de provoquer le partage d’un moment, en communion avec des artistes, un lieu, une œuvre. À écouter, la très bonne émission « Soft Power », qui abordait ce sujet le 17 mai dernier sur France Culture.
https://www.franceculture.fr/emissions/soft-power/soft-power-le-magazine-des-internets-emission-du-dimanche-17-mai-2020

Au-delà de la création, qu’en sera-t-il des pratiques ? Des formations artistiques ? Des performances et autres événements culturels ??? Au-delà du commun, qu’en sera-t-il de l’accès à la culture pour celles et ceux qui en étaient éloignés qui risquent de voir les acquis, suspendus pour des raisons financières, de priorités ?

Pourtant la culture demeure un objet de santé publique !

En faire, y accéder, s’y investir, s’en enrichir, s’en délecter devrait être une priorité ! Alors, faisons un rêve, celui de retrouver la culture que nous aimons, qui nous réunit, nous emporte, et nous projette dans une vie idéale où chacun a sa place, où chacun a le choix, où le possible est cultivé, permis.

Alors, si l’on veut parler de rentrée, parlons de celle dans les lieux de culture ! Sans réserve, que chacun se programme une sortie culturelle, par intérêt, par soutien aux professionnels du secteur. Reprenons le chemin de la création, des émotions, de la réflexion. Car quoi ? N’est-ce pas la culture qui a le mieux traité les épidémies ???

Sur ce lien, c’était en 2009 suite à l’épidémie de Grippe A… https://www.lemonde.fr/epidemie-grippe-a/article/2009/09/11/epidemies-et-litterature-une-inspiration-contagieuse_1237724_1225408.html quelques ouvrages de références qui font toujours actualité.

Georges Orwell auteur de la Ferme des animaux, de 1984 a été l’auteur le plus lu lors du confinement… Oyez Citoyens ! Ne négligez pas cet espace essentiel de toute société, bien précieux de toute démocratie, de liberté d’expression… Avec la prudence qu’impose la situation, sans autre restriction, entrez de plein pied dans ces endroits qui nous coupent du monde, pour nous le mieux faire considérer en y retournant !

Pascal Parsat

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