Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Chèque répit pour les aidants : Un collectif le réclame, enquête à l’appui

Écouter cet article

Témoin de situations critiques, le Collectif InterAssociatif des Aidants familiaux demande aux pouvoirs publics la mise en place immédiate d’un chèque répit pour les aidants

Les aidants sont épuisés et le confinement n’a fait qu’aggraver la situation : C’est ce que démontre l’enquête réalisée par le Collectif InterAssociatif des Aidants familiaux (CIAAF) et l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES). Celle-ci avait pour but de mesurer l’impact du confinement sur les aidants et sur leurs besoins suite au déconfinement. 1 032 aidants y ont répondu entre le 24 avril et le 25 mai 2020. S’appuyant sur les résultats édifiants de cette enquête, le collectif enjoint le gouvernement à créer un chèque répit pour les aidants.

«Le confinement a fait de moi : une femme de ménage, une infirmière, une secrétaire administrative, une institutrice, une éducatrice spécialisée et un punching-ball ! (pour mon fils) », témoigne ainsi la mère d’un enfant de moins de 20 ans atteint d’un trouble du spectre autistique.

Alors que le rôle, déjà essentiel des aidants avant le confinement, s’est révélé vital dans la gestion de la crise sanitaire, le CIAAF s’alarme des premiers résultats de l’enquête, qui révèlent trois effets principaux du confinement sur les aidants :

  1. Le confinement a fortement accru l’isolement des aidants

Les aidants familiaux ont largement compensé la fermeture des établissements ou la réduction des services d’aide à domicile. Si 67% des aidants répondants à l’enquête étaient accompagnés dans le rôle d’aidant avant le confinement, seuls 48% l’ont été pendant le confinement.

  1. Cet isolement a été imposé aux aidants

Les aidants familiaux ont pour beaucoup subi de plein fouet la fermeture des établissements, la réduction ou l’interruption des services d’aide à domicile, ainsi que l’impossibilité pour leur famille de venir les aider. De fait, les aidants ont dû s’adapter très rapidement pour accueillir leur proche à domicile, concilier télétravail et rôle d’aidant… Ce sont ainsi 79% des aidants qui déclarent que l’absence d’aide à leur côté provient d’une cause extérieure.

  1. Une intensification de l’aide apportée à leur proche dépendant

Pendant la période de confinement, une intensification de l’ensemble des types d’aide a été constatée : tâches domestiques, suivi médical, surveillance, soutien moral, réalisation d’actes intimes, aide à l’autonomie, soutien scolaire adapté… Or, cette intensification des activités des aidants a des effets négatifs sur leur santé, qui déclarent notamment une nette augmentation de leur épuisement physique et moral.

Le premier besoin exprimé par les aidants est la possibilité de pouvoir bénéficier de solutions de répit (34,27%). Cependant, la lourdeur administrative constitue un frein au recours pour plus de la moitié d’entre eux (50,98%) et le coût pour 44,53%.

“Aider ne devrait pas rimer avec s’épuiser”, commente en ce sens le père d’un enfant de 20-29 ans présentant une ou des déficiences intellectuelles.

C’est pourquoi, sur la base de ces constats et des besoins exprimés par les aidants, le CIAAF demande :

–  La mise en place immédiate d’un chèque répit, d’un montant de 1 000€ et d’une validité d’un an.

–  Une augmentation à court terme :

  • des services adaptés et de l’accompagnement professionnel à domicile,
  • des solutions de répit avec hébergement (séjours de vacances adaptées, accueil temporaire avec hébergement…).

Le CIAAF constate que les aidants sont “les fantômes, les oubliés de la société” de cette crise sanitaire et en appelle à la solidarité nationale pour une reconnaissance de l’aide et de l’accompagnement que les aidants ont procuré à leurs enfants, conjoints ou parents.

Pour consulter l’intégralité de l’enquête : https://www.unaf.fr/IMG/pdf/enque_te_ciaaf.pdf

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn

Commentaires