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Bébé-médicament : "une mission inhumaine"

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Tugdual Derville, délégué général de l’Alliance pour les Droits de la Vie, réagit à l’annonce de la naissance du premier bébé médicament français, la veille du débat parlementaire bioéthique.

 

« Nous ressentons un profond malaise devant ce qui reste un coup publicitaire assorti d’un habile plan de communication car on annonce évidemment cette première pour faire pression sur les parlementaires au moment même où s’engage l’examen du projet de loi.

 

Trois graves instrumentalisations associées à la technique du double DPI sont dissimulées :

exploitation de la souffrance liée à la maladie : déjà dix autres familles frappées par la maladie génétique ont vécu ce processus sans succès ; pour elles, le bébé-médicament s’est soldé par un faux espoir.

chosification de la vie humaine : il a fallu concevoir de nombreux embryons pour que naisse celui prénommé « Notre espoir ». Comment justifier le tri et la destruction de tant d’êtres humains, au motif qu’ils n’étaient pas immunologiquement « compatibles » avec leurs aînés ?

instrumentalisation d’un nouveau-né qui porte une mission inhumaine : il a été conçu, non pas pour lui-même, mais pour un autre. C’est une grave atteinte à sa dignité avec de forts risques de séquelles psychologiques, notamment s’il déçoit.

 

Tout cela est d’autant plus contestable qu’il existe une alternative éthique et démocratique à ces manipulations : l’utilisation du sang de cordon puisé dans le stock français et international existant. C’est l’occasion de rappeler le retard de la France dans ce domaine alors que 820 000 naissances permettraient largement de répondre aux besoins de greffons compatibles.

 

Sous couvert de la louable intention de guérir un enfant, on a sélectionné un frère selon l’objectif qu’on a voulu lui assigner, et on a détruit d’autres frères et sœurs, qui n’étaient pas conformes à ce projet. C’est une forme particulièrement pernicieuse d’eugénisme. »

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