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Proche dépendant : Entre craintes, persévérance et réalité financière

Accompagner un proche dépendant
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Accompagner un proche dépendant : Entre craintes, persévérance et réalité financière.

Payer pour se faire aider lorsqu’on l’on aide un proche dépendant
Ce n’est pas chose aisée que de voir arriver des professionnels dans l’accompagnement de son proche. On aimerait garder la maîtrise d’une situation qui tend à nous échapper : « Vous comprenez avec le prix que ça coûte, j’ai demandé à ce que ce soit toujours la même aide à domicile qui vienne pour l’aider. » L’argent fait son apparition dans un contexte où l’émotion, de ceux qui n’y arrivent plus seuls, est à son maximum ! Payer pour être aider, et par des personnes étrangères à la famille… C’est un âpre compromis entre les désirs et la réalité. Le virage n’est pas toujours facile à négocier, et confier ses craintes peut éviter bien des malentendus.

Et puis, faire la démarche d’une demande d’A.P.A.**, c’est tout à fait nécessaire et opportun… mais c’est aussi accepter qu’un travailleur social mette son nez dans nos affaires et vous demande des comptes ! Je me souviens de la réplique d’une dame à qui j’expliquais qu’une majoration du montant de l’APA est possible quand l’aidant principal a besoin de répit : « Alors, en fait, en plus de montrer ma feuille d’impôts vous me demandez de me plaindre ? »

Avec tout ce qui se raconte…
La dépendance fait peur. Les médias l’ont bien compris et soufflent sur les braises des angoisses des familles. Effectivement, certaines images de reportages m’ont aussi fait froid dans le dos. Ce n’était pas du cinéma… D’ailleurs, ces diffusions, si elles inquiètent beaucoup les familles, désolent également les professionnels engagés auprès des personnes dépendantes. La plupart d’entre eux restent profondément humains malgré des conditions de travail difficiles, et sont soucieux d’établir une relation de confiance avec les proches… si difficile à gagner et si prompte à s’effilocher.

Quand la vie à domicile devient impossible pour le proche dépendant, une entrée en établissement est parfois à envisager… Au-delà de l’équation qui voudrait qu’entrer en EHPAD coûte une fortune pour vivre un enfer. Il s’agit d’un cheminement complexe au sein duquel s’invite la perspective de la fin de vie : « comprenez-moi, les finances comme la vie, vont fondre comme neige au soleil… Faire une demande d’entrer en EHPAD pour mon épouse, c’est insupportable, pour moi, c’est le début de la fin. »

S’assurer ou se rassurer ?
« Je pense que je vais prendre une assurance dépendance… Je vais suivre les conseils de mon assureur… Quand je vois ce qui arrive à ma mère… »  Après avoir pris le temps d’échanger à propos des préoccupations de ce fils, le sujet de l’assurance revient et je ne peux m’empêcher de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : « en lisant toutes les conditions du contrat, est-ce que vous pensez vraiment que votre assureur est généreux avec vous ou qu’il cherche aussi à faire du profit ?»

Devenir dépendant n’est pas un passage obligé de la vieillesse, et entrer en établissement non plus. Avant de signer, il faut bien sûr être très attentif mais, peut-être aussi reprendre le temps de réfléchir en mettant un peu de côté les émotions. Je n’écris pas cela parce que j’ai décidé d’être optimiste. Par exemple, les chiffres de la D.R.E.E.S.* m’aident à proposer l’idée qu’il s’agit là d’un risque avant tout, et non d’une fatalité.

« En France, fin 2015, 728 000 personnes fréquentent un établissement d’hébergement pour personnes âgées ou y vivent, soit 10 % des personnes âgées de 75 ans ou plus et un tiers de celles âgées de 90 ans ou plus. Huit sur dix sont accueillies en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). L’hébergement temporaire ou l’accueil de jour concernent 4 % des personnes âgées accompagnées. »*

*Directions de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques

https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1015.pdf

Au cours de son ouvrage « La force de l’âge », Simone de Beauvoir confiait cette réflexion : » Dans toutes les larmes s’attarde un espoir. » Beaucoup d’aidants versent des larmes, mais gardent espoir que leurs proches pourront bénéficier, quelque soit leur dépendance et leur lieu de résidence, et quoiqu’il en coûte, d’un accompagnement en humanité.

** Allocation personnalisée d’autonomie (Apa)
Vous pouvez, sous conditions d’âge et de perte d’autonomie, bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa). Cette allocation peut servir à payer (en totalité ou en partie) les dépenses nécessaires pour vous permettre de rester à votre domicile (« Apa à domicile »), ou à payer une partie du tarif dépendance de l’établissement médico-social (notamment un Ehpad) dans lequel vous êtes hébergé (« Apa en établissement »)

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10009

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