Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Accessibilité : Grenoble détrône Nantes

Écouter cet article

À moins de 2 ans de l’échéance d’accessibilité du 1er janvier 2015, l’Association des paralysés de France publie la quatrième édition du baromètre de l’accessibilité afin d’évaluer le niveau d’accessibilité des communes de France.

 

Alors que la loi handicap de 2005, dont l’accessibilité des établissements recevant du public et des transports en commun est un des piliers, fête aujourd’hui ses 8 ans, l’APF publie sa quatrième édition du baromètre de l’accessibilité. Conformément à son idée de mesurer l’avancement de mise en accessibilité de la France d’ici 2015, cet outil permet de mesurer les progrès des travaux d’aménagement des chefs lieux départementaux durant l’année 2012.

Première nouveauté de ce baromètre : Nantes, 3 fois championne, laisse la tête du classement à Grenoble ! Autre constat positif, la moyenne nationale prend 1 point supplémentaire, passant de 12/20 en 2011 à 13,2/20 en 2012. Cependant, ces améliorations ne sauraient masquer le retard de grandes villes comme Marseille, Besançon, Dijon, Valence ou Bobigny. Par ailleurs, un rapport de la sénatrice Claire-Lise Campion sur l’accessibilité doit être remis au Premier ministre ces prochains jours. L’APF a été auditionné dans le cadre de ce rapport et a fait part à Mme la Sénatrice de ses positions pour une France accessible dès 2015.

 

Des villes qui progressent

Avec cette quatrième édition du baromètre de l’accessibilité, l’APF constate une amélioration de l’état d’accessibilité des communes de France. Grenoble prend la tête du classement avec une moyenne de
18,4/20 (contre 17,4 l’année précédente pour Nantes), Nantes et Belfort se partagent la seconde place avec 17,4/20 de moyenne. Pour les villes en queue de peloton, le résultat reste encourageant : Chaumont ferme la marche avec 7,7 de moyenne contre Bar-le-Duc l’année dernière avec 7,1. Quatre villes seulement (Chaumont, Moulins, Évreux et Digne-les-Bains) n’ont pas la moyenne, contrairement à quinze villes l’année précédente.

Quelques chiffres pour illustrer cette évolution :
– En 2010, 21 chefs-lieux départementaux étaient en-dessous de la moyenne ; ils étaient 15 en 2011, et plus que 4 pour cette quatrième édition ;
– En 2010, 14 chefs-lieux départementaux avaient une note égale ou supérieure à 14 ; ils étaient 17 en 2011, et désormais 28.
Malgré ces améliorations, l’APF reste très mobilisée pour que l’objectif d’une France accessible soit respecté au 1er janvier 2015. L’association est particulièrement attentive au rapport Campion, remis dans les jours qui viennent, au Premier ministre. Un précédent rapport, réalisé en octobre 2011, et rendu public par le gouvernement, en septembre dernier, proposait d’introduire des « objectifs intermédiaires d’accessibilité » pour 2015. L’APF rappelle que l’accessibilité n’est ni divisible, ni négociable et que c’est une obligation nationale depuis 1975 ! Il est désormais urgent de mettre en oeuvre l’impulsion politique nécessaire qui permettra aux 10 millions de personnes en situation de handicap et leur famille de circuler librement, comme tout un chacun.

 

Le but de ce baromètre n’est pas de porter un jugement définitif mais bien d’évaluer le degré d’implication des communes dans leur mise en accessibilité, de valoriser les bonnes pratiques des villes investies et de motiver les villes moins engagées à se mobiliser rapidement pour être totalement accessibles en 2015 ! Ainsi de Grenoble, première ville du classement, à Chaumont, toutes ont une marge de manoeuvre pour être en 2015 premières ex aequo ! Ce baromètre s’appuie sur une méthodologie originale1 qui associe les réponses des délégations départementales APF et de leurs adhérents aux réponses des mairies. L’évaluation de l’accessibilité du cadre de vie de la ville revient aux délégations APF; l’évaluation des niveaux d’accessibilité des équipements municipaux et la mesure de la politique municipale d’accessibilité reviennent aux chefslieux départementaux (résultats ensuite contrôlés par l’APF).

 

 

Une moyenne nationale en hausse
Cette quatrième édition du baromètre de l’accessibilité est caractérisée par une hausse de la moyenne nationale, puisqu’elle est passée de : 10,6/20 en 2009 à 11,6/20 en 2010 puis 12/20 pour 2011 et enfin 13,2/20 en 2012. Avec plus d’un point gagné entre 2012 et 2011, la moyenne nationale du baromètre témoigne d’une réelle dynamique, dorénavant ancrée dans la majorité des municipalités. Mais la question lancinante demeure la même : cela-sera-t-il suffisant pour respecter, dans les faits, l’échéance de 2015, notamment pour certains types d’établissement tels que les commerces de proximité ou les cabinets médicaux et paramédicaux ?

Des grandes villes toujours à la traîne
Au-delà du classement général, c’est l’évolution de la note qui permet d’appréhender les dynamiques mises en place localement ou non. S’il faut se féliciter d’un rythme désormais engagé pour les deux tiers de ces collectivités locales, l’inquiétude est prégnante pour un dernier tiers d’entre elles par rapport à l’échéance de 2015. Ne pas atteindre les 12/20 pour des villes telles que Marseille, Besançon, Dijon, Valence, Bobigny, interrogent sur la conduite d’une politique publique optimale en la matière, puisque pour preuve, elles n’engrangent pas le maximum de points sur ce volet. Se situer en-deçà de 12/20 à moins de 2 ans de l’échéance de 2015 s’avère plus que préoccupant pour ces municipalités ; et que dire de Chaumont, Moulins, Évreux ou bien encore Digne-les-Bains qui n’accrochent toujours pas la moyenne après 4 éditions du baromètre. Pour toutes ces villes, il faut souhaiter que l’accessibilité devienne enfin un enjeu politique avant les élections municipales de 2014.

Des progressions significatives en 4 ans

Des enseignements intéressants sont à signaler lorsque les notations du premier baromètre sont comparées à celles de cette année. Des évolutions significatives sont étayées après 4 éditions.
Tout d’abord, en moyenne, sur 4 ans, les chefs-lieux départementaux ont vu leur note progresser de 2,55 points.
Ainsi, il faut louer le dynamisme de villes tels que Blois (+7,3 points), Angoulême (+6,9 points), ainsi que par exemple Toulon, Avignon, La Roche-sur-Yon, Lille, Laon qui gagnent plus de 5 points ; soit deux fois plus que la moyenne nationale. A contrario, l’analyse sur 4 années montre plus d’une douzaine de villes faisant du statu quo, avec aucune progression significative pour Charleville-Mézières, Foix, La Rochelle, Saint Brieuc, Mende, Saint Lô, Nevers, Pau, Perpignan et Evry, par exemple.

Voici quelques indicateurs nationaux parmi les plus intéressants :
· En 2010, 21 chefs-lieux départementaux étaient en-dessous de la moyenne ; ils étaient 15
en 2011, et plus que 4 pour cette quatrième édition ;
· En 2010, 14 chefs-lieux départementaux avaient une note égale ou supérieure à 14 ; ils
étaient 17 en 2011, et désormais au nombre de 28 ;
· Moyenne nationale de la qualité de concertation pratiquée par la municipalité dans les
CCA/CIA (Commissions Communales et Intercommunales pour l’Accessibilité) avec les
associations: 6,70/10 en 2012 contre 5,96/10 en 2011
Cette moyenne cache cependant des réalités très contrastées malgré une dynamique de fond
indéniable :
· 38 municipalités sont notées entre 8 et 10/10, contre 32 l’année passée ;
· 10 municipalités sont notées entre 0 et 3/10, contre 17 en 2011.

 

 

http://www.apf.asso.fr/

Ces articles pourront vous intéresser :

Facebook
Twitter
LinkedIn
E-mail

Commentaires