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Accès Culture : Agir pour des spectacles accessibles à tous

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Priscillia Desbarres est responsable communication au sein de l’association Accès Culture.
 
Comment cette association a-t-elle été créée ?
Frédéric Le Du était auparavant assistant metteur en scène auprès de Jérôme Savary au Théâtre National de Chaillot. Lorsqu’il a découvert le principe de l’audiodescription, il a réfléchi aux solutions possibles pour utiliser le même type de dispositif pour le spectacle vivant. C’est ainsi qu’il a lancé, en 1990, l’audiodescription française pour des pièces de théâtre, au Théâtre National de Chaillot. Une initiative qui s’est développée en parallèle du projet de l’Association Valentin Haüy pour l’audiovision au cinéma. Il a également mis en place au Théâtre National de Chaillot :
–  Le surtitrage français (écran situé au-dessus de la scène) pour les personnes sourdes et malentendantes (1990).
– Des représentations adaptées en langue des signes française (LSF) pour le public Sourd (1992) avec le soutien de l’association SERAC (Sourds Entendants Recherche Action Communication).
C’est en 1993, dans la suite logique de ces actions, que Frédéric Le Du a fondé l’association Accès Culture. En 1996, Accès Culture a également développé un boîtier individuel de surtitrage, proposé au Théâtre National de Chaillot mais aussi à la Comédie-Française. Le site internet www.accesculture.org a été lancé en 2001. Puis l’association a commencé à étendre ses activités en régions en construisant un réseau grâce à une subvention de la Fondation Orange.
Ainsi, Accès Culture compte aujourd’hui 60 théâtres et opéras partenaires répartis dans toute la France et met en place 160 représentations en audiodescription, une vingtaine de représentations adaptées en langue des signes française, et une trentaine avec surtitrage adapté. Des présentations de saison communes sont proposées en juin et septembre dans de nombreuses régions.
 
Comment fonctionnent ces différents dispositifs?
– L’audiodescription permet d’entendre via un casque une description de tous les éléments visuels du spectacle : changements de décors et costumes, entrées et sorties des comédiens. Les descriptions sont placées entre les répliques et réalisées par un audiodescripteur (à partir d’une vidéo du spectacle). A l’opéra, le livret est également retransmis et des voix différentes sont utilisées à chaque changement de personnage. Des programmes braille ou en caractères agrandis sont aussi distribués. Pour assister à une représentation adaptée, les personnes aveugles ou malvoyantes allument un boîtier relié à un casque qui leur est fourni à l’entrée du spectacle. Elles doivent réserver leur place à l’avance afin de venir sur les séances spécifiques, car lors des représentations avec audiodescription il est indispensable qu’un régisseur soit présent pour lancer les phrases descriptives entre les répliques des acteurs.
– Le surtitrage était au départ situé au-dessus de la scène, mais pour limiter la gêne éventuelle causée aux spectateurs entendants, un système de surtitrage sur tablette individuelle est venu remplacer ce dispositif en 1996. Depuis septembre 2013, le surtitrage au dessus de la scène ou sur un côté est à nouveau utilisé dans plusieurs théâtres : la Comédie Française, le Théâtre National de Chaillot et le Théâtre 13. Pour le public malentendant, les théâtres et opéras du réseau proposent par ailleurs sur certains spectacles une amplification sonore, grâce à une boucle magnétique individuelle (fonctionnant pour des personnes appareillées avec la position T) ou un casque d’amplification remis gratuitement au contrôle pour des personnes non appareillées.
– L’adaptation en langue des signes française est réalisée soit par un interprète-comédien LSF, soit par un comédien sourd.
 
Quelles sont les autres actions mises en œuvre par Accès Culture ?
Notre rôle est également d’accompagner chacune des structures partenaires dans la mise en place de leurs adaptations en direction des personnes en situation de handicap sensoriel. Nous les aidons notamment à identifier ces publics, à communiquer auprès d’eux – en éditant des supports de communication adaptés – à les accueillir et à gérer les équipements.
Notre réseau organise par ailleurs des actions de médiation, comme par exemple des rencontres avec les metteurs en scène et comédiens, ou des visites tactiles autour des décors et costumes grâce à des maquettes en relief (Théâtre National de Chaillot, Opéra Comique…). Cela ajoute vraiment quelque chose aux spectacles.
A l’avenir nous souhaitons élargir les adaptations LSF à l’opéra et les audiodescriptions pour des spectacles de danse pour le public aveugle et malvoyant.
 
Quel regard portez-vous sur l’évolution des loisirs adaptés aujourd’hui ?
Je remarque que beaucoup d’initiatives sont prises, avec parfois des idées très originales, comme par exemple le fait d’attribuer une odeur à un tableau. Je ressens donc une évolution positive. Les freins sont à mon sens budgétaires ou liés à l’extérieur : tout un parcours doit être fait entre la réservation et la venue au spectacle. Si l’une des étapes se passe mal, tout est compromis. D’où l’importance d’une approche globale.
 
Plus d’infos : www.accesculture.org

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