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Festival Regards Croisés: rendez-vous les 6 et 7 octobre

Festival Regards croisés - Mireille Malot
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Rencontre avec Mireille Malot, fondatrice du festival Regards croisés et présidente de l’association L’Hippocampe.

J’ai trois enfants dont une fille atteinte du syndrome de Rett, maladie rare, méconnue du corps médical lorsque l’on s’est rendu compte que ma fille en souffrait. C’est ce qui m’a fait réagir à l’époque. La maladie de ma fille m’a amenée à créer en 1988 l’Association Française du Syndrome de Rett dont j’ai pris la présidence durant 12 ans afin de développer la recherche et l’aide aux familles.

Plus tard, avec l’aide d’EDF, nous avons rencontré plus de 150 familles concernées par ce syndrome.

Par la suite avec EDF et Gaz de France, nous avons créé Iris Initiative dont la vocation était d’apporter une multitude de coups de pouce aux personnes handicapées et leur famille.

Durant cette période, j’ai créé un concours de Bande Dessinée à l’attention des personnes handicapées (enfants, adolescents, adultes, tout handicap confondu), en partenariat avec le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD). Le président du jury en est le célèbre Frank Margerin, qui a créé Lucien, le fameux rocker avec sa banane, dans les années 70, nous lançons cette année la 18e édition.

En 1995, j’ai également contribué à la mise en place des premiers Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) et en 2002 j’ai remis un rapport aux ministres concernés sur cette question.

En 2005, j’ai créé L’Hippocampe, avec pour objectif principal le développement d’actions culturelles et artistiques en faveur des personnes handicapées ou de leur accès aux arts et à la culture. L’association L’Hippocampe a repris à sa charge l’organisation chaque année du concours de Bande Dessinée pour jeunes et adultes handicapés dans le cadre du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD), ouvert à plusieurs pays européens. Puis, en 2009, le Festival Regards Croisés a vu le jour.

Comment le Festival Regards Croisés est-il né ?
Il y a dix ans, un certain nombre de jeunes diplômés en situation de handicap sont venus me faire part de leur frustration de ne pas trouver de travail malgré leurs diplômes. À ce moment-là je connaissais Patrice Drevet qui avait lancé un festival de films sur les métiers d’art à Pézenas. Je me suis rapprochée de lui et son projet m’a inspiré : le Festival Regards Croisés est né. En octobre 2016 aura lieu la 8ème édition. C’est le directeur du Novotel Atria de Nîmes qui nous a accueilli dans un cadre qui convenait à notre manifestation. Le but de ce Festival est d’amener les chefs d’entreprises à mieux connaître le handicap, les personnes handicapées, leurs compétences et leurs talents et de faire en sorte que leurs « regards se croisent ». Le principe est de faire contribuer de manière directe ou indirecte des personnes handicapées qui travaillent en ESAT et/ou en milieu adapté, ou bien en milieu ordinaire, à la réalisation d’un film. Ce fut immédiatement un succès, la première année nous avons reçu 30 films provenant essentiellement du milieu protégé. Si nous avons créé ce Festival, c’est parce qu’aucun des festivals existants ne voulait nous accueillir, cela démontre que le monde de la culture n’est pas familiarisé avec les questions de handicap en France. L’équipe s’est étoffée avec le cinéaste Sam Karmann qui a une fabuleuse carrière dans le théâtre et le cinéma, puis Olivier Stamboul, directeur de l’agence d’événementiels Ivanhoé.

Que représente Regards Croisés aujourd’hui ?
C’est pour moi un outil d’utilité collective pour les entreprises et les personnes handicapées, mais c’est avant tout un Festival pour les personnes en situation de handicap, car elles demandent à être entendues après avoir été reconnues.

Le Festival, à travers les films, met en lumière les différentes formes de handicap et la réussite salariale des personnes handicapées. Nos entreprises partenaires permettent au Festival d’exister, lors du dîner d’ouverture ou soirée de Gala nous « vendons » des tables. Une partie du résultat est ensuite reversée à des acteurs du monde du handicap, de la Région Languedoc Roussillon, œuvrant dans le secteur du travail adapté et protégé, ou en milieu ordinaire, et je tiens beaucoup à cela.

Que deviennent les films récompensés ?
Certains sont diffusés au cours de l’année lors de soirées débats, par « l’Escurial », le cinéma Parisien, d’autres sont parfois diffusés dans des conditions similaires par des communes en France et notamment celles dont sont issus les Lauréats. Tous les films sont enfin visibles sur notre site Internet.

Quels sont les impacts du Festival ?
Ils sont assez variés. Ce Festival offre la possibilité aux salariés en situation de handicap de montrer qu’être différent est une source de richesse pour l’employeur. À travers cette manifestation, L’Hippocampe souhaite susciter un réflexe positif auprès des entreprises en sensibilisant les DRH et managers, et contribuer ainsi à promouvoir les politiques menées en faveur du handicap. Les  efforts déployés pour cette action commencent à porter leurs fruits : ce Festival, depuis sa création en 2009, a permis à l’association de projeter plus de 150 films, de ré impliquer les entreprises qui disposent de politiques innovantes en matière d’intégration de salariés en situation de handicap, d’en impliquer de nouvelles, de mobiliser de nouveaux professionnels du cinéma, ou de permettre à certains « héros » des courts métrages présentés, d’émerger et de faire leur place dans le milieu artistique. Enfin je peux dire que chaque personne qui participe à une édition en ressort transformée.

Pratique : Festival Regards Croisés, les 6 et 7 octobre au Novotel Atria de Nîmes(30). Site web : www.festivalregardscroises.com

 

+ Photo : Mireille Malot, fondatrice de regards croisés et présidente de l’association L’Hippocampe.

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