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Le 4e pilier du développement durable

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Le 4e pilier du développement durable

La culture est aujourd’hui considérée comme le 4ème pilier du développement durable. Un espace de découvertes, de loisirs certes, mais aussi de travail !

Comment envisager son avenir quand on se rêve, s’est rêvé danseur, acrobate, cameraman, maquilleur, costumier… Quand on l’a été… Quand on l’est et que rien « apparemment » ne conteste, n’entrave cette réalité? Et ce, quand la vie, la nature, le temps s’imposent dans la vie privée d’abord, professionnelle ensuite, ou inversement ? Comment se construire professionnellement avec une perte de mobilité, de vue, d’audition, de mémorisation ? Quand les employeurs ne savent pas que des possibilités, des aides techniques, financières, humaines existent ?
Avant tout, rappelons les champs professionnels du secteur : Cinéma/ Télévision/ Presse/ Radio/ Livre/ Arts graphiques et plastiques/ Spectacle vivant/ Jeux vidéo/ Musique/ Publicité.

Là, sont engagés durablement ou par intermittence des artistes interprètes, des auteurs, des techniciens, des journalistes, des créatifs pour n’en citer que quelques-uns. Des professionnels qui représentaient en 2011, selon le rapport de France Créative paru en 2014, plus de 1 200 000 professionnels directs ou indirects.

Des professions qui sont régies par le code du travail, le même que pour tous ! Tout travailleur doit être apte au travail. Tout employeur doit demander cette aptitude. C’est là que l’avenir se met en place. Et ce, dans le cas d’une perspective de travailler, donc d’être professionnel. Ensuite, ce ne sont que volontés de travailler ensemble, de ne pas renoncer, de réussir qui l’emportent chez les protagonistes. Désormais des acteurs de l’emploi, des représentants associatifs, des professionnels de la santé, de la prévention, de l’accompagnement social et solidaire, de la formation initiale, continue, dans les champs de la culture, du droit, de la lutte contre les discriminations, se mobilisent au bénéfice de ceux qui ont besoin d’être accompagnés pour intégrer la réalité du handicap en cas de développement, de maintien, de mise en œuvre de leurs carrières. Dans cet esprit, l’audiovisuel via le CSA, a mis en place une charte pour la lutte contre toutes discriminations à la télévision, et ce, afin que toutes les populations soient visibles, reconnues. Mieux ! Audiens, avec le Centre médical de la Bourse, avec des experts et les regroupements professionnels, travaille à ce sujet depuis quelques années, et je m’honore d’avoir abordé ce sujet avec eux, de les accompagner aujourd’hui pour son traitement au quotidien.

Car :
S’envisager : Implique donc de connaître les métiers et leurs besoins pour les pratiquer pleinement. La culture n’est pas que création. C’est aussi du travail dans l’ombre. Pensons là au projectionniste, au chargé de production, à l’assistanat à la réalisation, la mise en scène, l’enseignement, l’organisation des tournées…
Se maintenir : Que puis-je encore faire ? Y faire? Apporter? Dois-je renoncer ou réinventer mes pratiques ? Et quand bien même, m’y maintiendrais-je, comment développer, entretenir mon réseau, mes compétences, mes activités? Comment intégrer dans mes relations professionnelles, mes besoins désormais en termes d’accès aux informations, aux outils de travail, aux transports, aux plateaux? Quelles perspectives de réorientation de carrière? Est-ce que je veux continuer ce que je faisais, est-ce que j’ai peur? Je refuse ce changement injuste ? Je n’imagine pas faire autre chose? Danser? Peut-être faut-il inventer une danse? Jouer? Peut-être situer les possibilités de jeu? Mime, voix off, écriture, pédagogie, coaching… Maquiller quand on ne peut pas tenir debout longtemps, ou que les gestes se coordonnent mal depuis l’AVC? Enseigner, transmettre, travailler assis… Rythme, lieu, outil, usage et comportements de travail doivent intégrer la réalité du professionnel, sans occulter les besoins des équipes, de la production, du travail à satisfaire.
Pourtant, il est parfois nécessaire de reconsidérer son avenir professionnel, en termes de pratiques de son métier. Dans le champ de la culture, s’y maintenir est possible. Les gens du cirque, les danseurs, les cascadeurs… Globalement ceux dont le corps est l’instrument premier savent qu’un jour il faut revoir les réalités, les possibilités, les faisabilités. De nouveaux métiers se font jour dans le secteur de l’adaptation. Des entreprises se créent dans le secteur protégé, adapté pour des prestations faisant appel à des professionnels de la culture: Séquence Clés, une EA, pour les professionnels de l’audiovisuel, Vivre FM, pour les professionnels des métiers de la radio, Être handicap pour ceux du journalisme, Inspirience, la première agence spécialisée sur le sujet, Eurydice, Turbulences, l’Oiseau mouche, IVT, le CRTH et bien d’autres structures de création se développent sur le territoire national. L’Agefiph, le FIPHFP, les Cap emplois, les Sameth, s’emparent de cette population professionnelle. Les réalisations audiovisuelles, le cinéma s’imprègnent des réalités de ces publics et sont en recherche de professionnels pour incarner leurs projets. Des écoles professionnelles qui forment artistes, interprètes, techniciens, s’ouvrent à de nouveaux profils. Fort heureusement, les obligations faites aux ERP et à leurs prestations, d’être accessibles à tous, ne peuvent que faciliter l’accès des futurs et présents professionnels à la création !
L’avenir s’éclaire…
Le handicap, comme toute singularité, spécificité, s’il peut donner une sensibilité particulière, est à même de provoquer des esthétiques nouvelles, des pratiques innovantes, des créations inattendues. Beethoven, Van Gogh, Gérard de Nerval, Frida Khallo par leur art en témoignent. Des artistes qui se sont inscrits dans les esprits pour leur talent, leur créativité au-delà de leurs singularités. Un avenir est pour tous !

Par Pascal Parsat, expert culture-handicap

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